Le retour de la question juive ?

Suite à notre brochure Dans l’angle mort du 13 novembre (décembre 2015), nous vous faisons part de cet échange qui aborde la question du rapport à « la question juive » et à l’État d’Israël. Le rapport aux attentats du 13 novembre et à nos propres développements pourrait apparaître ténu, mais il n’en est rien. Notre analyse de la révolution du capital est en effet amené à se confronter aux courants qui continuent à faire de l’anti-impérialisme américain et du sionisme israélien, mais aussi de la critique de la finance les principaux axes de leur critique du capitalisme, au risque d’un antisémitisme d’extrême gauche plus ou moins sous-jacent. Que la « question juive » se repose aujourd’hui n’est pas indépendante de la façon dont elle a pu être traitée par Marx à son époque. Le dernier échange aborde ce point qui sera développé plus tard dans un texte ou un ouvrage spécifique sur la question plus générale de la pérennité des formes religieuses. Lire la suite →

Amok ou terrorisme ? Quelques remarques sur un article de G.Eisenberg

Quelques remarques sur un article de Götz Eisenberg : « D’Orlando à Münich, Amok ou terrorisme 1 »

Cette intervention se situe dans le cadre de la critique d’une tendance actuelle, fort présente dans les milieux d’extrême gauche, à faire des actes terroristes islamiques le produit d’une maladie du capitalisme et de son irrationalité. Celle-ci produirait des cas pathologiques qu’on pourrait séparer des causes qu’ils défendent ou pour lesquelles ils meurent. Une interprétation à la fois psychologisante des actes d’individus coupée de toute référence sociale, politique ou religieuse (ils ne défendraient pas des causes misérables, mais exprimeraient des frustrations légitimes) et relativiste dans la mesure où tous ces actes sont mis sur le même plan qu’ils proviennent d’individus d’extrême droite comme Breivik auteur des massacres en Norvège ou des djihadistes, qu’ils proviennent d’individus isolés ou qu’ils soient liés à des réseaux bien organisés. Lire la suite →

Notes de bas de page :
  1. pour un point de vue plus général de l’auteur Cf. http://acontretemps.org/spip.php?article606[]

Réponses aux questions du journal de langue allemande Phase 2

Répondant aux questions du journal de la gauche radicale allemande : Phase 2 – Zeitschrift gegen die Realität, Y.Coleman et J.Wajnsztejn présentent la situation et les positions de la gauche radicale, en France, après les différents attentats de 2015. Ils utilisent et contextualisent à cet effet leurs dernières interventions dans la revue NPNF sur l’antisémitisme de gauche et dans Temps critiques comme L’être humain est la véritable communauté des hommes et Dans l’angle mort du 13 novembre.

Version longue, mise à jour le 25 avril 2016.

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Les boîtes noires de l’extrême gauche

Cet échange est né d’une réaction à nos interventions autour des attentats de 2015 à Paris mais quittant le domaine proprement événementiel il s’efforce de poser et discuter les questions du rapport des « révolutionnaires » à la religion, de leur incapacité, qu’ils soient plutôt marxistes ou libertaires n’y changent rien, à comprendre le fait que la religion n’a pas été dépassée par le progrès, le rationalisme, la révolution, mais perdure et nous saute encore à la figure avec l’islamisme militant. C’est que cette question n’a que très rarement été reliée à celle de la communauté humaine. Soit elle était vue du point de vue de l’individu rationnel opposé à toute communauté donc a fortiori religieuse soit du point de vue de classe ne reconnaissant que la communauté ouvrière. Lire la suite →

Rectification sur les interprétations au texte, l’islamisme radical n’est pas un nouveau fascisme

L’objectif de mon texte précédant était de s’opposer au racialisme, aujourd’hui utilisé par des courants favorables à l’Islam radical comme le PIR et les théoriciens post-coloniaux. Si le titre qui fut choisi finalement pour le blog après discussion avec l’équipe de Temps Critiques fut :« L’islamisme radical n’est pas un nouveau fascisme » constituait certes un signifiant général, de mon point de vue interne au texte, il faisait nécessairement parti de l’ensemble du développement qui était néanmoins plus centré sur cette question du racialisme. Lire la suite →

Au fil de quelques lectures : islamisme, fascisme, choc des civilisations, religions…

Depuis qu’ils pensent trouver dans l’islamisme militant un produit de remplacement à leur ancienne eschatologie marxiste, des individus se réclamant de la Gauche ou de l’extrême gauche rejettent toute analyse qui mette en rapport djihadisme offensif et a fortiori terroriste et religion musulmane. Pour eux toutes les causes du phénomène sont extérieures à l’Islam, à ses traditions, à son histoire et à son actualité. Les médias ne sont d’ailleurs pas en reste qui évitent la critique des religions en général, défendent une laïcité ouverte à tous les vents et, pour faire bonne mesure, n’osent même pas, dans leurs articles, écrire le terme « d’État islamique », se contentant de citer l’acronyme arabe Daech suivi des initiales (EI) 1. Voyons cela plus en détail. Lire la suite →

Notes de bas de page :
  1.  – Bien sûr, que pour l’instant, l’EI n’existe qu’en tant qu’organisation (et encore, certains comme Olivier Roy n’y voient que le produit d’un grand fantasme de l’organisation islamiste elle-même au prétexte que la vision du futur de Daech serait hautement improbable et comme si ça rendait virtuelles ses actions actuelles) et pas en tant qu’État, mais il n’empêche qu’il y a bien là un usage langagier d’euphémisation typique du discours politiquement correct.[]