Travail, activité générique et nouvelles technologies

Ces échanges sur le travail poursuivent les précédents sur le thème général de la numérisation et de la tertiarisation d’activités qu’il faut bien continuer à appeler industrielles vus le capital fixe et les énergie qu’elles mobilisent. Il s’agit aussi d’analyser leurs implications aussi bien du point de vue du procès de production que du procès de valorisation et aussi, évidemment, du procès de travail. Après des questionnements et commentaires autour de capitalisme et automatisation (Le capital est-il sa propre limite ?) et du « capitalisme de plate-forme« , nous allons suivre maintenant deux axes principaux :

– un retour sur la catégorie « travail » afin, premièrement, d’en dégager la véritable « nature » et deuxièmement de clarifier les mots concrets (et les sens) qui se cachent sous l’abstraction de la catégorie ;

– une caractérisation plus précise du rôle des NTIC dans ce processus de numérisation à partir de l’exemple des « logiciels libres ». En effet, les échanges précédents abordaient ce point uniquement à partir de leur utilisation capitaliste alors qu’ici Raoul envisage ce qui pourrait être leur rôle émancipateur dans la mesure où ils représenteraient un moyen de dépassement de la contradiction entre d’une part des forces productives de plus en plus collectives et socialisées et d’autre part des rapports de production rendus trop étroits par les limites qu’impose leur propriété privée ; une position fort critiquée comme le montrent les réactions qui suivent…

Le texte structurant cet échange est le premier, celui de Raoul qui date de 2015 et il était adressé, de façon restreinte, à d’anciens participants au « groupe de Paris » qui avait quitté le Courant communiste international (CCI), au début des années 1980, d’où la référence à Max, un de ses participants. Ce groupe plus ou moins informel a rejoint alors un site de discussion auquel participaient d’autres mini-groupes ou individus issus de la mouvance ultra-gauche (germano-hollandaise ou bordiguiste), le « réseau de discussion » auquel JW a ensuite aussi contribué à titre personnel. D’où des liens qui se sont tissés et maintenus, là aussi de façon informelle, qui expliquent cet échange.

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Les transformations technologiques du capital. Etat des lieux et incidences

Nous entamons ici la publication d’une série d’échanges autour de certains thèmes ou livres. Ils s’étaleront de cette fin avril jusqu’à la fin mai environ avec des ajouts réguliers de semaine en semaine, sous cette même rubrique, puisque si certains échanges sont déjà prêts, d’autres sont en cours.

Les thèmes abordés sont ceux du statut actuel de l’industrie dans le processus de tertiarisation et de numérisation de l’économie, ce qui complète certains articles sur ce thème parus dans les n°17 et n°18 de la revue (cf. ici le livre de Veltz) ; de la caractérisation des types de produits dans la production/consommation différentielle qui se fait jour avec la croissance des inégalités (cf. le dernier livre de L.Boltanski et A.Esquerre) ; du sens et de l’avenir de l’économie de plate-forme (cf. le livre de Srenick) ; du rapport entre machinisme et travail vivant dans la  tendance actuelle à la substitution capital/travail ; du rapport production/valorisation, etc.

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