Plus-value et survaleur : analogie et/ou antinomie ?
Excursus à partir de citations, commentaires, critiques, dans Temps Critiques et ailleurs
Point de départ : Question de J.Wajnsztejn à J.Guigou (mèl du 02 février 2013)
« Plusieurs fois mais je ne sais où, tu emploies le terme de survaleur en disant pourquoi il convient mieux que plus-value. Tu peux me dire pourquoi ? C’est par rapport à Vincent R. qui me dit, dans un courrier, que JP. Lefebvre qui a établi une traduction des Grundrisse qui fait autorité, a, lui, fait disparaître le terme de plus-value en le traduisant par survaleur. Est-ce que c’est ce que tu veux dire ? Dans mon souvenir il me semble qu’il s’agissait d’autre chose… »
Début de réponse de JG : Il s’agit d’autre chose que la plus-value au sens traditionnel marxien. Je m’en souviens, mais, pour l’instant, je ne retrouve pas le texte dans lequel j’ai explicité la différence en plus-value et survaleur et les raisons pour lesquelles il serait plus convaincant d’utiliser survaleur.
Je suppose qu’il s’agit de l’incrément de valeur engendré par la capitalisation d’un nombre toujours plus grand d’activités humaines. Mais puisque nous avons montré que « le capital domine la valeur » c’est capitalisation qui convient. Dans ce cas survaleur risque d’induire davantage de confusion que de clarification.
Conclusion provisoire : pour ne pas surcharger les significations de nos concepts, il est préférable de ne pas utiliser survaleur, sauf à en faire un synonyme de plus-value, comme le fait JP. Lefevbre dans le Dictionnaire critique du marxisme et d’autres marxologues aussi.
– Krisis et les théoriciens de la Wertcritik n’utilisent pas « survaleur » (du moins leurs traducteurs). Jappe ne l’utilise pas, je viens de vérifier dans Les aventures de la marchandise.
– Je me souviens que Camatte utilise aussi Survaleur, je vais voir de plus près si je retrouve la chose dans les espaces interplanétaires de ses écrits… En tout cas, le terme ne figure pas dans son Glossaire (ce n’est pas étonnant).
A- Terminologie et marxologie
Marx, dans sa théorie de l’exploitation du travail humain productif, utilise le plus fréquemment le terme Mehrwert (parfois celui de Surpluswert) pour désigner « l’excédent de valeur produit par l’ouvrier salarié pendant son temps de travail global, une fois qu’il a reproduit la valeur de sa force de travail (son salaire1)».
Jean-Pierre Lefebvre, germaniste, althussérien, traducteur des Grundrisse, traduit Mehrwert par Survaleur. Il est d’ailleurs l’auteur de l’article « Survaleur » du Dictionnaire critique du marxisme. (Plus-value est mis à la suite et entre parenthèse). Il donne la justification de son choix dans un article, rédigé en commun avec E.Balibar, dans la revue La pensée (n°197, 1978).
B- Les flottements terminologiques de Temps critiques à propos de plus-value et survaleur
Exemples :
B1- Survaleur est utilisée au sens traditionnel et assimilée à profit en reformulant la position de l’interlocuteur ;
Déc. 2012. J.W. Lettre de réponse à JP.Lefebvre (cf. blog de Temps Critiques)
Nous n’avons jamais prétendu que le capital ne produisait plus de survaleur, c’est-à-dire, de profit, mais premièrement que les grandes entreprises qui le composent se préoccupent d’abord de question de puissance et non de profit et que cela les amène à l’optimiser plutôt qu’à le maximiser ; que deuxièmement ce profit était dégagé aussi bien par le cycle A-M-A’ (celui des révolutions industrielles) que par le cycle A-A’ qui pour être une utopie du capital s’il devenait l’unique procès de valeur, n’en représente pas moins la tendance idéale parce que la plus « liquide » et qu’elle se trouve facilitée par le développement des NTIC. Les deux types de cycle peuvent donc co-exister avec des dominantes périodiques comme nous avons essayé de le montrer dans les numéros 15 et 16 de la revue en faisant le lien entre fictivisation du capital et développement des nouvelles technologies. Encore une fois il n’y a pas pour nous d’opposition entre une sphère productive saine et une sphère financière malsaine ce que vos remarques sous-entendent*.
A suivre…
Le 06/02/2013 21:38, Jacques Guigou a écrit :
Bien sûr, cet article2 a surtout un intérêt historique. Malgré leur althussérisme qui transparaît plusieurs fois (Le Capital c’est enfin la science marxiste), les deux universitaires montrent, de l’intérieur, le travail conceptuel de Marx et exposent les problèmes de traduction qu’il a engendrés. Sur le fond ( nous sommes en 1978, le « VIe Chapitre inédit » du Capital est déjà publié en France depuis 5 ans!), c’est toujours la théorie de la valeur-travail et donc la forme-valeur qui est donnée comme l’opérateur secret, invisible, mais omnipotent du MPC. L’althussérisme était bien un structuralo-marxisme au service des staliniens. On saisit bien en les lisant la continuité entre les marxistes-léninistes-althusseriens qu’étaient à l’époque certains futurs membres de Krisis comme Kurz et leur devenu au sein de « l’école critique de la valeur ».
JG
Le 8 février 2013, JW a répondu :
Cette discussion autour des concepts n’a pas une importance uniquement historique ou rhétorique sinon je ne t’enverrais pas là-dessus avec tout ce que tu as à faire avec les réponses à Bastelica-Darlet, à Goldner + l’antho IV. Non, ce point doit nous permettre de progresser dans la levée des apories de notre thèse sur l’évanescence de la valeur.
Ainsi, ton affirmation sur la continuité Althusser-Krisis n’est pas assez argumentée car pour étayer ton hypothèse il faudrait montrer qu’ils emploient plus survaleur que plus-value. Ce qui est sûr, c’est que Jappe a lu l’article de Balibar-Lefebvre puisqu’il se rallie à leur position d’un aplatissement des notions de Marx dans les traductions françaises soit par anti-hégélianisme soit pour des raisons idéologiques comme chez Rubel3.
Or si je prends le recueil de textes de Marx, à partir de la version allemande, commenté par Kurz (Lire Marx, La Balustrade, 2002), le terme employé est plus-value ! Par contre, dans le premier texte de Kurz traduit en français dans la revue canadienne Conjonctures, Kurz marque une distance par rapport à la notion de plus-value : « Le ciment de cette ambiguïté est constitué par le concept de plus-value tel qu’il était compris par le mouvement ouvrier : non comme principe fétichiste tautologique du travail, mais comme subjectivité expropriatrice du capitalisme, c’est-à-dire complètement enfermé dans l’horizon du fétichisme juridique bourgeois » (p. 61). Mais comme la position de Kurz ne se place que du point de vue de la question du fétichisme, nous sommes renvoyés à une vision du capital comme automate et non comme rapport social : « Le capitaliste n’était pas conçu comme fonctionnaire et pion d’un rapport social aveugle, mais comme le sujet négatif de ce rapport auquel s’oppose le sujet antithétique du travail, représenté dans l’éternelle ontologie du travail » (ibid). On reconnaît là la thèse centrale de Krisis, mais nous avons glissé de la critique de la notion de plus-value, à la critique du travail sans que rien ne nous soit dit sur la plus-value elle-même et la théorie de l’exploitation etc.
– Tu affirmes aussi que Krisis reste dans la logique de la valeur-travail et de la forme valeur, or pour moi ce n’est justement pas une logique unique, il y a à la fois une logique du capital automate qui affirme une critique de la forme-valeur à travers la domination du travail abstrait, ce qui induit une secondarisation des luttes de classes et l’influence d’Althusser, mais avec une affirmation conjointe de la loi de la valeur à travers l’analyse des crises qui tend à réintroduire, si ce n’est le prolétariat, du moins un capital comme rapport social.
– ce qui n’apparaît pas non plus dans ta critique c’est en quoi le terme de survaleur serait plus althussérien que marxiste à travers la correspondance exacte entre survaleur et surtravail que présentent Balibar et Lefebvre. Cela voudrait dire qu’ils emploient le concept de survaleur parce qu’il exprimerait mieux l’automaticité des lois du capital que la notion de plus-value. C’est possible, mais là encore il faut le dire et l’expliciter. Et effectivement Krisis peut se rallier à cette idée, mais le fait-t-elle expressément ? Je ne le crois pas car ça contredirait leur discours sur la forme-valeur.
De toute façon ce qui est commun à Balibar-Lefebvre et Krisis-Jappe, c’est aussi que la valeur naît dans la production, simplement le vocabulaire n’est pas exactement le même puisque les premiers, suivant Marx en cela, parlent de survaleur alors que les seconds parlent seulement de valeur. Ils en concluent ensemble que la circulation est le domaine de l’équivalence ce qui n’a aucune incidence sur la valeur, mais uniquement sur le prix. Ils négligent donc ou méconnaissent les intuitions de Marx sur le fait que dans la sphère de la production on est encore dans la non valeur (ou dans une forme particulière de celle-ci qui est la « valeur d’usage » qui est encore conservée dans la petite production marchande et la reproduction simple) et que ce n’est que dans l’échange pour le marché que se crée la valeur (sous la forme particulière de la valeur d’échange). Or pour moi, dans les développements que je viens d’écrire sur la valeur4, les deux interprétations sont rendues inutiles et caduques par la révolution du capital. Et la lecture des pages de Balibar-Lefebvre que tu viens d’envoyer me permet d’enchaîner. En effet, à leur lecture, je viens de me rappeler que le mot que tu employais n’est pas survaleur mais plus-valeur et qu’il semblait satisfaisant. Pourquoi satisfaisant ? Pour deux raisons au moins : d’abord parce que si on lit Balibar-Lefebvre, plus-valeur semble une meilleure contraction de surplus et valeur que plus-value ; ensuite parce que cela permet de repérer un mouvement général de valorisation et de domination qui ne reposerait pas essentiellement sur une définition de l’exploitation utilisant les formules de Marx sur la valeur de la force de travail-marchandise, la plus-value, le taux d’exploitation etc. Mais comment faire la part entre une certaine scientificité de mon interprétation (autour du terme de plus-valeur que tu as forgé) et celle liée à la volonté politique de liquider les apories de notre théorie de l’évanescence ?
C’est à partir de là qu’il faudrait que tu reprennes.
JW
Le 11 février, Jacques Wajnsztejn à écrit :
Bonjour,
Ce courrier interne pourrait être rendu public, mais sous quelle forme ?Je compte de toute façon l’envoyer à Lefebvre et à Vincent, mais Henri B. et J-L. D. devraient être aussi concernés…
JW
Le 11 février 2013, Jacques Guigou a écrit :
Bonjour,
Il peut être mis sur le blog sous la forme d’une réponse à mes remarques sur l’article. Mais il faudrait alors ouvrir une rubrique en y plaçant les textes selon leur ordre chronologique. Qu’en penses-tu Gzave? Cela devrait être possible. Pour l’envoyer à D. et B, il suffit de leur faire un mèl.
JG
Le 12 février à 15h16 Jacques Wajnsztejn
Jacques,
Peut être, mais tu ne dis rien sur ce que j’ai « pêché » avec la notion de plus-valeur, or pour publier cet échange il faudrait que tu « légitimes » ta notion car pour l’instant c’est moi qui ai simplement fait sortir ça du chapeau, mais à l’intuition. Cela mérite à mon avis que tu y passes quelques heures.
JW
Jacques Guigou a écrit, le 20 février 2013
Oui, je vais m’y remettre à la faveur de mon texte en dialogue avec B. et D. Quelques mots, cependant, dès aujourd’hui.
Je perçois chez eux, une régression. En revenant à la critique de la marchandise — ainsi que Darlet l’exprime explicitement dans son message — ils réinscrivent la forme-valeur dans le rapport social capitaliste. Tout se passe-t-il chez eux comme s’ils voulaient conserver quelques éléments du pôle travail dans « l’œil de la réification » selon leur expression ? Bref, comme chez Hegel où la forme triomphe, ils régresseraient dans une hypostase de la forme : ici, la forme capital absolu (mieux « qu’automate »).
Or, la capitalisation des activités humaines ne se réalise pas dans une forme (ni particulière, ni générale) mais dans un flux de contenus, qui, en permanence se nient comme contenus (les flux, le virtuel, les « réalités virtuelles, etc.). Chez le Marx du Chapitre I du Capital, le procès de production capitaliste ne réalise pas une forme = la marchandise, mais engendre une substance = la plus-value. Or, avec la tendance à la valeur sans le travail (vivant) et avec la domination du capital sur la valeur, la forme-marchandise est encore moins au centre de la dynamique. C’est aussi pour cela que nous pouvons parler de plusvaleur. J’y reviendrais.
Finalement, avec la marchandise et la réification, D. et B. en reviennent à G.Lukàcs, à Baudrillard et aux situationnistes ; à tous les théoriciens et idéologues de la critique de la marchandise qui, enfermés dans leur messianisme révolutionnaire prolétarien, n’ont pas perçu que le capital pouvait surmonter et englober sa supposée négation absolue : la classe négative, la classe du travail, le prolétariat qui, dans la révolution, se niera comme classe, etc.
Peut-être la manière dont JL.D. et Henri B. exaltent le « geste humain », l’intervention humaine dans le FAIRE (l’aile volante de l’un, la ferme bio de l’autre), explique ce retour à la critique de la marchandise et à Hegel.
Je dis « régression » car, dans les correspondances d’Invariance en 1971-72, ils pressentaient cette puissance englobante du capital ; cette fuite en avant dans « la crise » non pas comme régulation, mais comme accommodation, comme puissance aveugle d’arrangement…
A suivre
JG
Réponse de JW le même jour,
Je suis en gros d’accord. Sauf pour l’avant dernier paragraphe sur marchandise et réification qui me paraît simplificateur et proche de l’amalgame. Je m’explique.
Tout d’abord, on ne peut mêler Baudrillard aux autres et je te renvoie à mon dernier texte « Consommation et dynamique du capital » dont une première version que je suis en train de compléter est disponible sur le site5. Baudrillard, dès 1968 ne « croît » plus en rien et surtout pas à une essence révolutionnaire ou à un messianisme du prolétariat, encore moins à un déterminisme historique.
Dans les écrits qui suivront La société de consommation (1970), il évacue même la matérialité des marchandises pour se projeter vers le symbolisme des signes, la virtualisation et la simulation. De ce point de vue et malgré son « modernisme » avant l’arrivée même du « post-moderne », il anticipe, mais comme pour JP.Voyer en moins pire, il y a des anticipations qui se terminent en science fiction.
Malgré toutes les réticences que j’ai eu continûment pour les thèses de l’IS, je crois qu’eux aussi anticipaient avec l’accent mis sur la marchandise et le spectacle, mais il s’agissait d’une anticipation de révolutionnaires (ce que ne se voulait pas Baudrillard), à la recherche du sujet de la révolution. Le fait d’énoncer leurs thèses au moment du dernier assaut prolétarien les a fait retourner dans le giron du mouvement ouvrier à travers l’exaltation des conseils ouvriers. Rièsel est le meilleur représentant de cet immédiatisme. Mais qui y a échappé complètement à l’époque ? Il y a fallu quelques années pour que ça apparaisse plus clairement et encore, ce ne fut guère porté que par Invariance sur la période que nous envisageons justement dans notre article« Quarante ans, retour sur Invariance », disponible sur le site.
Quant à B. et D, il me semble que leur positionnement est plus proche, au moins par leur souci pratique, de la mouvance autour de la décroissance et de la sortie de l’économie. Tu tranches trop dans le vif et avec une insuffisante connaissance de leurs positions qui devraient apparaître plus clairement au cours de la rencontre qu’ils ont proposée.
JW
En soirée du même jour 20/02
Oui, d’accord sur Baudrillard. Je l’ai ajouté trop rapidement, un peu par réflexe, en pensant à ce qu’il a écrit de mieux, sa critique du « Système des objets » (son premier livre paru en 1968 mais écrit avant6), et cela en rapport avec la notion de réification que réintroduisent D et B.
JG
Le 23 février 2013
J’ai parlé de tout ça à Vincent car il n’a pas pu lire vraiment ce que je lui ai envoyé dans la nuit qui a précédé son arrivée à Lyon. Néanmoins, après une lecture superficielle, il me dit qu’il est difficile d’imputer à Krisis ou Kurz l’une ou l’autre des acceptions car dans tous les cas se sont des traductions françaises de Mehrwert qui prêtent à discussion … mais pas en allemand ! Puisqu’il y a qu’une acception possible. Cela pourrait être significatif pour Jappe, mais toujours d’après Vincent, il ne connaissait pas, au moins au moment des Aventures de la marchandise, le texte de Balibar-Lefebvre.
On pourrait peut être envoyer tout ça à Anselm une fois que tu auras peaufiné l’ensemble ?
A suivre.
JW
PS : pour résumer ce que j’en tire pour l’instant :
À la lecture de l’article de JP.Lefebvre (dernier traducteur des Grundrisse) et E. Balibar (La pensée, n°147 de février 1978, p. 32-42), nous pourrions utiliser dorénavant leur traduction du concept marxien Mehrwert par plus-valeur plutôt que la traduction habituelle de plus-value car elle nous paraît plus satisfaisante. Pourquoi plus satisfaisante ? Pour deux raisons au moins : d’abord parce que si on en croît Balibar-Lefebvre, plus-valeur semble une meilleure contraction de surplus et valeur que plus-value ; ensuite parce que cela permet de repérer un mouvement général de capitalisation qui ne reposerait pas essentiellement sur une définition de l’exploitation utilisant les formules de Marx sur la valeur de la force de travail-marchandise, la plus-value, le taux d’exploitation. Elle permet donc de mieux exprimer notre critique de la théorie de la valeur-travail à l’époque où le capital met le travail en crise et manifeste la tendance à l’inessentialisation de la force de travail.
- Dictionnaire critique du marxisme, article Survaleur (Plus-value), dir. G.Labica, PUF, 1982, p.852. [↩]
- E.Balibar et JP.Lefebvre, revue La Pensée n°197, février 1978, p.32-42. [↩]
- Jappe : Les aventures de la marchandise, Denoël, 2003, p. 22-23 et il dit reprendre intégralement la nouvelle traduction Lefebvre pour ses citations. Toutefois, ce qui est étonnant, c’est que les précisions que donne Jappe à propos des prétendus affadissements de Rubel pour Le Capital ou de Dangeville pour les Grundrisse, ne portent pas sur Mehrwert mais sur des termes beaucoup moins importants à mon sens comme Begriff (concept et non pas notion) ou Verstand (intellect et non pas esprit) ! Donc cela n’empêche pas Jappe d’employer lui-même couramment, en commentaire, le terme de plus-value (cf. p. 91 et p. 154). Toutefois, je ne trouve pas de citation de Marx dans son livre qui mentionnerait survaleur et comme il n’y a pas d’index… Mais c’est quand même d’une certaine logique puisqu’il parle toujours du capital en général et jamais de l’entreprise comme unité micro-économique de production (la boîte noire des théories critiques de la valeur), du travail abstrait et non du travail concret, etc. La plupart du temps, c’est le terme de « valeur » tout court qui est utilisé comme p. 26 des Habits neufs de l’Empire de Kurz et Jappe (Lignes, 2000). Là encore c’est logique puisque « la valeur » représente pour eux un condensé des concepts « ésotériques » de la théorie de Marx, à l’opposé de la notion de plus-value. Cette référence préférentielle à la « production de valeur » leur permet de dire, dans ce même ouvrage, que le capitalisme n’est ni un rapport de domination (ils négligent le rapport de subordination inclus dans le rapport salarial) ni un rapport d’exploitation (ils négligent la lutte des classes), mais « un système automatique tautologique » défini par la domination du travail mort. [↩]
- Je ne vous les ai pas encore envoyées. [↩]
- La version finale a été publiée dans le numéro 17 de la revue sous le titre : »Consommation et dynamique du capital ». Elle est disponible sur le site à l’article http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article313 [↩]
- Les écrits de Baudrillard après 1968 n’avaient plus grand intérêt. [↩]
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