Amok ou terrorisme ? Quelques remarques sur un article de G.Eisenberg

Quelques remarques sur un article de Götz Eisenberg : « D’Orlando à Münich, Amok ou terrorisme1 »

Cette intervention se situe dans le cadre de la critique d’une tendance actuelle, fort présente dans les milieux d’extrême gauche, à faire des actes terroristes islamiques le produit d’une maladie du capitalisme et de son irrationalité. Celle-ci produirait des cas pathologiques qu’on pourrait séparer des causes qu’ils défendent ou pour lesquelles ils meurent. Une interprétation à la fois psychologisante des actes d’individus coupée de toute référence sociale, politique ou religieuse (ils ne défendraient pas des causes misérables, mais exprimeraient des frustrations légitimes) et relativiste dans la mesure où tous ces actes sont mis sur le même plan qu’ils proviennent d’individus d’extrême droite comme Breivik auteur des massacres en Norvège ou des djihadistes, qu’ils proviennent d’individus isolés ou qu’ils soient liés à des réseaux bien organisés. Lire la suite →

  1. pour un point de vue plus général de l’auteur Cf. http://acontretemps.org/spip.php?article606 []

Au fil de quelques lectures : islamisme, fascisme, choc des civilisations, religions…

Depuis qu’ils pensent trouver dans l’islamisme militant un produit de remplacement à leur ancienne eschatologie marxiste, des individus se réclamant de la Gauche ou de l’extrême gauche rejettent toute analyse qui mette en rapport djihadisme offensif et a fortiori terroriste et religion musulmane. Pour eux toutes les causes du phénomène sont extérieures à l’Islam, à ses traditions, à son histoire et à son actualité. Les médias ne sont d’ailleurs pas en reste qui évitent la critique des religions en général, défendent une laïcité ouverte à tous les vents et, pour faire bonne mesure, n’osent même pas, dans leurs articles, écrire le terme « d’État islamique », se contentant de citer l’acronyme arabe Daech suivi des initiales (EI)1. Voyons cela plus en détail. Lire la suite →

  1.  – Bien sûr, que pour l’instant, l’EI n’existe qu’en tant qu’organisation (et encore, certains comme Olivier Roy n’y voient que le produit d’un grand fantasme de l’organisation islamiste elle-même au prétexte que la vision du futur de Daech serait hautement improbable et comme si ça rendait virtuelles ses actions actuelles) et pas en tant qu’État, mais il n’empêche qu’il y a bien là un usage langagier d’euphémisation typique du discours politiquement correct. []

Terrorisme islamique et communauté despotique

Deux textes se suivent et se complètent dans ce billet. Le premier reprend, en quelques points, les apories des positions traditionnelles de la gauche communiste devant la nouveauté de la situation présente, illustrée par les attentats du 13 novembre 2015. Ce que veut démontrer le second texte, de J.Guigou, c’est que les différents courants islamistes radicaux, y compris celui qui s’autoproclame État islamique (EI), cherchent à refonder une vaste communauté despotique et non pas des proto-États. Pour cela, ils cherchent à mettre à mal ce que nous avons appelé « l’unité guerre-paix dans le procès de totalisation du capital » qui se construit progressivement à partir de la première intervention en Irak contre Saddam Hussein. Leurs cibles sont donc aussi bien des cibles « musulmanes » qu’occidentales puisque cette totalisation dont nous parlons est bien le signe que nous ne sommes pas dans le cadre d’un « choc des civilisations ».

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