Tous les articles du journal de bord d’avril 2019

Récapitulatif des publications sur les Gilets jaunes dont celles du Journal de bord regroupées par dates sur le blog Temps critiques

Les parutions sont à lire de bas en haut pour suivre chronologiquement le mois d’avril 2019.



CR manifestation du 27 avril, à Lyon

Opération escargot des motards et automobilistes le matin contre la réduction de la vitesse à 70 Km/h sur le périphérique et sur l’insuffisance des mesures annoncées par Macron.

L’après-midi, 14h à Charpennes sous la plus battante nous ne sommes que 300 et après avoir attendu les retardataires et que le temps se calme nous partons direction Brotteaux puis Part-Dieu pour arriver vers les Galeries Lafayette. Là une cinquantaine de manifestants à la tête de la manif prennent des vitesse les policiers et s’engouffrent par la porte Brittanica. Ils rejoignent le centre commercial et c’est un début d’affolement. Des enseignes ferment aussitôt comme la FNAC ; mais les « intrus » n’insistent pas car le gros de la manif se trouve maintenant bloqué par le dispositif policier. La manif contourne alors le centre commercial par le Sud pour arriver vers l’auditorium et en haut des gradins c’est un bref affrontement entre manifestants qui, après avoir subi des gazes se mettent à courir comme pour charger les forces de l’ordre qui reculent puis avancent à nouveau en donnant quelques coups de matraque (un manifestant en reçoit un sur le bras, un autre a son portable endommagé par un coup). Les policiers font finalement refluer la manifestation en descendant les escaliers tranquillement, retour au calme.

On est maintenant plus nombreux, environ 800 et les bacqueux semblent nous escorter à distance, sur les côtés. Puis passage avenue F. Faure et traditionnelle arrivée à la Guillotière où nous nous retrouvons bloqués au niveau du pont. Une assez longue attente commence avant que le mot d’ordre de se rendre à St-Jean sans les gilets ne se répande. Une partie de la manif ne veut pas se disperser, même provisoirement et elle va partir vers le pont de l’université pour finalement se faire gazer après la Guillotière et se disperser plus loin.

A St-Jean nous ne commettons pas l’erreur de la semaine précédente où une partie des manifestants avaient été enfermés sur la place ; là nous déambulons plusieurs fois dans la rue S-t-Jean. En exerçant des petits blocages. La police n’est pas loin mais ne semble pas avoir reçu d’ordre d’intervention. Finalement un cordon se met en position devant la cathédrale un peu comme si on allait l’occuper… ou la brûler.Vers 17h30 on essaie de passer sur la presqu’île. Un barrage de police cherche à bloquer le passage par la passerelle, mais il semble y avoir aussi peu de motivation dans leurs rangs que dans ceux des derniers manifestants. Petit regroupement sur Bellecour puis place de la République mais sans les gilets. Quelques discussions intéressantes à quelques-uns, c’est aussi ça l’intérêt des fins de manifs. Pas un policier.

4 interpellations selon la presse.

 



 

Salle J. Labourbe – Vénissieux, le 26/04

Réunion à l’initiative d’Article 35 et du collectif ACT (Action Citoyenne de Transition).

Après un moment d’attente, pour être un maximum, début de l’assemblée à 19 h 30 avec 50 personnes présentes.

Au micro démarre une présentation, un peu fleuve, du but de la réunion, par la figure emblématique d’Article 35, qui doit permettre de répondre à ce qui est entendu par la présente « assemblée citoyenne ». Pour retranscrire ce qui est dit : d’abord la parole ouverte par les Gilets jaunes peut encore être élargie dans une optique « citoyenne » : est citoyen celui qui vit ici (la France). Ensuite, le fait que le 17 novembre ait démarré un rapport nouveau aux autres, sortant de l’isolement beaucoup d’individus, est un socle sur lequel construire un nouveau « consensus » qui doit permettre d’aller de l’avant. Ce consensus ne peut se limiter aux étiquettes et appartenances diverses et variées « du gilet jaune aux foulards rouges », car c’est la rencontre de tous qui doit permettre d’organiser un changement profond dans la société par le nombre (insistance sur ce dernier point de la masse).

La première prise de parole qui sera sans micro, comme les autres, démarre sur le fait que les foulards rouges ne peuvent être inclus dans l’approche proposée, car ils ont été un instrument de Macron contre les Gilets jaunes, une création du pouvoir. C’est donc un mauvais exemple, mais qui amène un débat sur le défaut des étiquettes, quelles qu’elles soient, médiatiques ou non. L’enfermement, pour des initiateurs de l’assemblée, derrière la bannière « Gilet jaune » n’est pas meilleur qu’une autre, il faudrait savoir, là aussi, s’en défaire. Il est remarqué que beaucoup de Gilets jaunes n’en ont formellement pas dans les manifestations. Sur le fond cela explicite plus précisément la question, qui sera récurrente, du sens de cette assemblée citoyenne car pas exclusivement le fait de « Gilets jaunes ». [À remarquer ici ce qui semble être une confusion. Si beaucoup de gens dans les manifs ne mettent pas le gilet jaune c’est parce que les GJ ne présentent pas toutes les garanties par rapport aux habituelles manifs du « mouvement social » ou de la bonne gogoche et non pas parce que les GJ ne seraient qu’une particularité parmi d’autres. L’option « tous GJ » semble ici critiquée au nom d’un tout dont les GJ ne sont qu’un des éléments destinés à se dissoudre dans le mouvement futur. Nous avons évoqué cette question dans notre supplément n° 4 : « Ce qui dure dans la lutte des Gilets jaunes », (p. 15), mais c’est mettre la charrue avant les bœufs, car actuellement ce sont bien les GJ qui forment une sorte d’avant-garde et en conséquence on ne voit pas dans quoi ils pourraient se dissoudre].

Cela n’empêchera pas des prises de paroles qui essaient de dégager les avancées qui font, par exemple, qu’il y aura à l’avenir un avant et un après du 17 novembre, ce qui est la marque de tous les grands évènements. Pourtant la dynamique des Gilets jaunes est pour des membres du collectif à l’initiative de l’assemblée grandement épuisée, du moins dans la forme qu’elle a revêtue jusqu’à présent. Quelles autres voies pourraient être explorées ?

Les prises de paroles vont s’enchaîner sans forcer la chose, ni temps mort. L’une parlant des 1 %, une parole jeune qu’on sent politisée. D’autres paroles, dont le fil de la démonstration n’est pas toujours évident à suivre, mais qui ne sont pas rejetées a priori sauf quand cela s’éternise vraiment. Une parole qui pointe en quoi « l’État c’est nous ». Des échanges sur l’AG Lyon-centre qui va entraîner une personne à dénoncer le « contrôle » de l’AG par LFI avec la sortie des personnes « de droite ». Et enfin des paroles évoquant des solutions individuelles contre le « système » qui peuvent être conséquentes, mais polluées parfois par la longueur des interventions, comme celle d’une ancienne infirmière bien conspirationniste mettant en avant la « bonne attitude » avec refus des médicaments et autres « valeurs positives » (sans le dire du type Pierre Rabhi).

Il est 22 h 30, l’assemblée s’est pas mal dépeuplée et traîne un peu en longueur, mais s’achève sans sentiment de frustration, contrairement à d’autres.

S’il fallait donner une impression générale, c’est celle d’une assemblée très ouverte et presque confuse, qui a déjà enterré un mouvement sous couvert qu’une partie de sa dynamique d’origine serait épuisée. Toutes les solutions individuelles de « sorties du système » apparaissent dès lors positives malgré notre intervention sur la nécessité de garder une dimension collective comme celle impulsée par le mouvement des Gilets jaunes (blocage des temples de la consommation plutôt que boycott, etc.).

G.


Message du collectif ACT co-organisateur de l’assemblée :

QUI EST À L’ORIGINE D’ACT :

Des citoyens issus de tous horizons, certains se sont mobilisés avec les gilets jaunes, d’autres non, certains ont cru en la politique puis se sont découragés.

Il y a des jeunes et des moins jeunes, des actifs et des chômeurs, des fonctionnaires et des retraités.

Nous sommes à l’image de notre pays, un mélange des genres sans etiquette particulière mais avec des convictions et des valeurs communes.

POURQUOI ACT :

Parce que nous sommes porteurs de valeurs et prônons la volonté d’être libre avant toute chose.

La liberté, pas celle bon marché que l’on essaye de nous vendre au prix du caviar, pas celle qui distribue des cartes d’électeurs mais qui nous prive d’un réel devoir civique en nous proposant un choix digne d’un menu happy meal.

Pas la liberté qui tolère uniquement ceux qui vont dans leur sens, car la liberté c’est avant tout la possibilité de ne pas être d’accord, de faire valoir ses divergences et de pouvoir échanger dans le respect des autres.

La liberté, c’est l’ambition de vouloir changer le monde sans être forcément mis au ban d’une société qui conditionne ses membres afin de les guider vers une hypothétique providence définie par une caste minoritaire, dirigeant en fonction de leurs intérêts et non dans celui du plus grand nombre.

La liberté c’est aussi la conscience, le libre arbitre, faire des choix, pouvoir les exposer, fédérer ou pas mais c’est la capacité à faire valoir qui nous sommes en tant qu’individu, avec un choix personnel de convictions religieuses, politiques, sociétales, en bref, libre à chacun d’être lui même sans être la cible du jugement des autres.

L’homme est ce qu’il est et devient de par son éducation, sa culture, son savoir, son expérience, et la normalité n’appartient à personne, toutes les visions et toutes les vérités doivent être entendues, à condition d’accepter le principe que chaque voix compte et que c’est uniquement dans l’acceptation du débat que nous avancerons, quitte à ne pas être d’accord, car pour avancer il faut comprendre.

C’est ça notre conception de la liberté.

QUELS SONT NOS OBJECTIFS :

Oui les gilets jaunes ont eu le mérite d’éveiller des consciences endormies, oui ils ont eu le mérite de fédérer autour de concepts qui parlent à beaucoup de monde, mais force est de constater que quand une méthode ne prend pas, nous refusons de nous obstiner si tout à été tenté, si toutes les alternatives ont été envisagées, quand cela ne fonctionne pas ou mal, il faut savoir non pas baisser les bras, mais se remettre en question et explorer d’autres chemins.

C’est ce qui a initié notre démarche, sans prétention, mais avec conviction.

Nous n’avons pas les mêmes façons de voir les choses, nous avons chacun nos principes et nos caractères, mais au final, nous avons tous un objectif commun, celui de combattre un système méprisant qui ne travaille que pour son seul profit, qui a oublié la définition même de son existence, représenter le peuple pour régir la vie en société.

Ces pseudos meneurs ne sont plus légitimes, ils endoctrinent, ils endorment, ils empoisonnent nos vies avec des idées superficielles et un tapage incessant afin de diviser pour mieux contrôler, ils manipulent et orientent les débats à leur guise, ils exercent des pressions pour démontrer leur pouvoir, ils insinuent la peur dans chaque pore de nos peaux afin de nous rendre malléables, ils créés des fléaux et inventent les remèdes pour justifier leur rôle de héros de série B.

Ils nous vendent de la mort de partout, remettent en cause tout ce qui a été le fondement de nos civilisations, ils mentent et trompent, ils volent et escroquent sans aucun scrupule ni aucune limite.

Voilà les sources de nos combats.

Avant de parler de pouvoir d’achat et de ric, il nous faut reprendre et préserver ce qui nous appartient, le pays dans lequel nous vivons en l’occurrence et surtout, notre dignité, celle-là même qu’ils essaient de nous voler parce qu’ils nous ont déjà tout pris.

Tout ce qui a fait cette nation est à nous, pas aux spéculateurs bien assis dans leur bureau cossu du quartier de la défense.

Nous avons consenti à de multiples sacrifices pour bénéficier de nos privilèges, nous payons pour que la vie en communauté fonctionne, rien n’est gratuit et rien ne nous est épargné, toujours plus d’efforts et toujours plus de concessions au bénéfice de quelques-uns…

Nous disons stop.

Alors parce que ces objectifs nous unissent, il nous faut consentir à se fédérer et à s’organiser, parce que notre nombre et notre intelligence sera notre ultime solution, parce que nous sommes la seule perspective viable et que nous sommes l’histoire passée et celle à venir, nous nous devons de récupérer par tous les moyens possibles et imaginables ce qui est de fait à nous tous.

Résistons, défendons nos droits et accomplissons nos devoirs, avec force, fermeté et détermination.

Éveillez-vous, levez vous, défendez-vous, et soyons libres, ensemble.

Les mots s’envolent, les ACT restent.
COLLECTIF ACT

 



 

CR de la commission action du 25 avril

Une quinzaine de présents.

La question des prochaines manifestations est aussitôt posée puisque l’urgence des trois prochaines (le 27 avril, les 1er et 4 mai) se fait sentir. Une personne présente demande pourquoi c’est à la commission action de se préoccuper de l’organisation des manifestations ce qui lui prend tout son temps. Personne ne peut vraiment répondre, mais c’est un problème récurrent depuis que Bellecour a été abandonné comme point fixe de départ quoiqu’il arrive… et que le groupe GJ-Lyon-centre est devenu le seul groupe à l’initiative des manifs du samedi après-midi. Le fait que la commission organisation n’ait jamais été autre chose qu’une commission d’organisation en deçà de l’AG et non pas du mouvement entier n’a pas facilité les choses non plus.

Une personne d’ANV-COP21 (et qui cumule avec Alternatiba), intervient en disant qu’elle aussi n’est pas venue pour discuter de l’organisation des manifestations, mais pour proposer des actions communes et un apprentissage des actions non violentes comme celles de l’enlèvement du portrait de Macron dans les mairies. Sa proposition ne fait pas sauter d’enthousiasme puisque 3 personnes seulement semblent intéressées.

D’autres font part d’actions de collage pendant la semaine ou le samedi et puis on revient au sujet des manifestations. Une militante de Youth for climate nous fait une proposition de cortège commun pour le 4 mai sur la base de l’anticapitalisme. Les présents lui font remarquer que ce terme ne fait pas l’unanimité chez les Gilets jaunes (ni d’ailleurs chez les « jeunes ») et nous proposons de se mettre d’accord sur des slogans évocateurs certes mais plus simples car il ne s’agit pas de faire une convergence pour la convergence, comme n’importe quel cartel d’organisation peut le faire mais de trouver des mots, slogans qui non seulement nous unissent et sur une base large, mais sans concession. « Fin du mois fin, fin de ce monde » est d’abord proposé puisque ‘de ce monde ‘ indique bien, sans le dire, qu’il s’agit de cette société capitaliste et non pas de la fin du monde au sens ‘fin de la planète’ comme dans « fin du mois, fin du monde même combat », mais ça ne semble pas évident pour tout le monde et « fin de mois, fin de monde » apparaît davantage partagé. La discussion s’enlise, mais en même temps s’éclaircit quand après tout un tas d’appels abstraits à converger avec tout le monde y compris avec la CGT, la militante de Youth for climate se récrie quand elle apprend qu’il y aura un barbecue à la fin de la manifestation ! Morale provisoire de l’histoire : beaucoup de gens ou groupes veulent converger avec les GJ (voir aussi l’expérience de la manif commune climat-GJ), mais décidément les GJ sont guère fréquentables sans une formation civique et politiquement correcte préalable.

A partir du moment où deux leaders du groupe Lyon-centre revenus d’un entretien pour une radio font leur apparition, la situation se tend : les prises de paroles spontanées et contradictoires cessent et les tours de parole sont imposés de façon bureaucratiques comme si on était 500 à se voler les temps de parole et à s’empêcher de parler. La discussion s’oriente de plus en plus vers des modes d’actions bisounours et dépolitisés avec des ballons de couleur jaune en différents endroits, verte et rouge pour le premier mai à la place de slogans. Tout devient problème de « communication », alors même qu’on se retrouve de fait empêché de parler. L’un d’entre nous fait un clash et décide de prendre la porte.

La suite de la réunion porte sur l’itinéraire de la manif du samedi 28 avril. Puis le débat reprend et s’éternise avec la demande de « convergence » du mouvement Young for climate avec les GJ pour le samedi 4 mai. La question se pose de valider leur demande le soir même par la com action sans passer par un vote de l’AG mais après les désaccords exprimés par quelques-uns, la représentante accepte de revenir le lundi pour soumettre la demande à l’AG.

Nous étions trois du journal de bord ou proche et nous décidons d’un commun accord de ne plus aller aux commissions, mais seulement à l’AG et pour combien de temps encore ?

Ne faudrait-il pas rencontrer les autres groupes de Gilets jaunes de la région qui ne viennent plus guère à l’AG ou alors à titre individuel pour faire un point sur la situation (cf. le compte rendu sur la réunion convoquée par Article 35/ACT à Vénissieux le 26 avril) ? A ce propos l’un d’entre nous est en contact avec quelques GJ ex-Lyon-Bellecour qui suivent ce qu’on fait et qui voudraient discuter. Certains d’entre nous ont déjà assisté à quelques-unes de leurs réunions au début du mouvement.

A noter que ces deux des groupes comme les ex. de Lyon-Bellecour mais aussi Article 35, aussi différents soient-ils, refusent le « gauchissement » du mouvement par le groupe Lyon-centre, via LFI surtout, mais ne semblent pas nous mettre dans le même panier puisqu’ils recherchent le contact. Ils peuvent même tenir parfois un discours très dur (cf. le Manifeste d’Article 35 reproduit sur le journal de bord) ou un extrait de leur tract pour appeler à la RU de Vénissieux sur lequel on peut lire : « Soit on décide de continuer à vivre comme des esclaves, soit on se bat tous ensemble pour notre avenir ».

 



AG des Gilets jaunes Montpellier-centre sur la place du Peyrou à Montpellier le dimanche 21 avril 2019

Environ 60 personnes présentes. Pas de direction des débats, juste des individus très engagés dans le mouvement qui interviennent sur la méthode de temps en temps. L’AG s’est déroulée sur une durée de 4 heures environ. L’organisation des prises de parole est assez classique : liste d’inscription mais pas de limitation a priori de la durée de l’intervention (une auto-régulation semble s’opérer à cet effet). Un recensement des questions à mettre aux votes est tenu par deux personnes. Lorsqu’il n’y a plus de demande de parole, passage aux votes. Un mitraillage de question et des votes qui s’enchainent à grande vitesse.

Sur les contenus, beaucoup de temps est consacré à des problèmes ou des propositions d’organisation immédiate de la lutte ; de tactiques et de stratégies.

Relevons :

    harmonisation du calendrier des évènements à venir : quel type du manif le samedi 27 ? Comment organiser et coordonner La Semaine jaune » du 29 avril au 4 mai et notamment la journée du 1er mai ?
    Proposition d’un appel à tous les Gilets jaunes : le samedi 27 avril, ne pas manifester dans les centres villes mais sur les ronds-points historiques du début du mouvement. Blocage ponctuel des ronds-points et filtrage permanent. Essayer de tenir la journée.
    pas mal de temps passé aussi à la communication d’informations sur les diverses rencontres, réunions, concerts, ateliers, conférences… qui se déroulent en ville et dans les communes alentours y compris les Cévennes et les Hauts cantons.

Quelques questions de politique générale :

Quelle est notre position sur la manif. du 1er mai ? Une majorité de l’AG vote pour un 1er mai « unitaire » avec « tout le monde » à la tête de la manifestation et tout le monde en jaune ou en tout cas sans signe extérieur d’appartenance autre que les GJ. Puis derrière viennent les groupes et les organisations particulières avec leurs drapeaux et leurs slogans.

La question suivante est alors posée et mise au vote : allons-nous en délégation dire aux directions syndicales ce que nous voulons comme manif. du 1er mai ? Résultat mitigé : une petite majorité vote pour l’envoi de cette délégation. Les minoritaires disent qu’ils n’y a pas d’initiative à prendre à l’égard des syndicats mais qu’on peut leur répondre s’ils nous contactent. D’autres disent qu’il faut totalement ignorer les syndicats comme le mouvement ignore les partis : Tous citoyens et rien de plus.

– Plusieurs votes aussi sur les forces de l’ordre : en gros il apparait que cette AG soit divisée à ce sujet. Aux extrêmes on trouve les anti-flics fondamentalistes (« un flic est un flic, il accomplit sa mission, il n’y a pas d’autre réalité ». Mais le slogan nihiliste « un bon flic est un flic mort » a été critiqué unanimement par toute l’assemblée. D’autres positons sont exprimées : un humanisme moral universaliste (« un flic est aussi un être humain, même pendant l’exercice de sa mission de maintien de l’ordre ») ; un réalisme activiste (« les flics qui se suicident sont ceux qui se posent des questions sur leur fonction et sur eux-mêmes, donc ne cherchons pas à les « humaniser » car s’ils s’humanisent… ils vont se suicider !), etc.

– Une ou deux interventions (dont celle d’un Gilet jaune qui recommande la lecture d’un livre de Rosa Luxembourg préfacé par Louis Janover) ont porté sur le capitalisme, sur économie, la finance mais elles ont été plutôt moins écoutées. Une autre sur la « transition écologique » et sur les massacres des indigènes au Brésil par le nouveau pouvoir brésilien, etc.

Globalement une AG intéressante, vivante, déterminée pour le présent et confiante pour l’avenir. Il a été question de Chouard une fois seulement et encore par la bande et une fois de Juan Branco mais sans enthousiasme…

Étaient présents Jean-Claude (de l’arbre politique du marché des Arceaux) et Richard Greeman, très assidu et bien connu de cette AG (il est l’auteur du Serment du Peyrou dans lequel il demande aux GJ de Montpellier-centre de jurer de ne pas se séparer…même sous la force des baïonnettes… Il écrit aussi des textes sur les GJ dans des journaux US). Il a deux rubans jaunes qui flottent sur le pommeau de sa cane. Sur le chemin du retour il m’a fait quelques remarques amusantes :

« Je suis à 100% dans ce mouvement, il me rappelle mes combats centre la guerre du Vietnam et pour les Droits civiques des noirs. Vois-tu, Jacques, ce qui me plaît lorsque j’écoute les GJ c’est qu’on ne trouve aucun mot de franglais dans leurs paroles. Cela me change des bobos français qui parsèment leurs discours de mots de franglais et qui s’offusquent lorsque je leur dis fermement que ce n’est ni de l’anglais ni du français »….

JG

 



Compte-rendu de la manifestation du 20 avril 2019

14 h Vieux-Lyon

À l’entrée de la rue Saint-Jean : patrouilles et présence policière à tous les croisements. Que faire ? Plutôt qu’attendre 14 h 30, fondus dans la masse les Gilets jaunes vont aller se regrouper devant la Cathédrale et sortir le gilet. Regroupement de 300 personnes avec les policiers qui bloquent la rue cible.

Tandis qu’à lieu un face à face devant quelques GM manquant de détermination, une pyramide humaine se forme au milieu de la place Saint Jean et une large banderole pour le RIC est déployée. Certains GJ sont bien de l’autre côté du barrage, à l’intérieur de la rue Saint-Jean, mais ce sont eux qui vont finir par être pris en sandwich alors que l’inverse était possible. Devant l’impossibilité de passer dans ce quartier (un autre d’interdit ?) départ direction Bellecour où les rangs gonflent pour être 600 personnes jusqu’à Antonin-Poncet.

Arrivés rue de la Barre nous allons rester au moins 30 minutes là car le pont de la Guillotière est « étrangement » libre, le piège est des plus évident. Départ dans l’autre sens vers le Sofitel même si certains du groupe GJ-Lyon-centre proposent de retourner à Saint-Jean sans les gilets. Cela ne fonctionne pas car à ce moment ont entend « c’est libre » mouvement de reflux dynamique sur le quai Jules-Courmont devant l’Hôtel Dieu où, après un cours moment de flottement, les policiers vont bloquer cette avancée sortant des cars en courant et appuyés par un bon gazage. Une voiture de police qui passe sous la trémie se voit bombarder sans gros dommages. Mais la réaction est immédiate avec un dispositif chargé de nous presser de toute part, depuis l’arrière et même au-dessus de la trémie avec la Bac qui avançant va aussi gazer en dessous les plus téméraires qui voudraient l’emprunter.

Regroupement écœuré devant le pont de la Guillotière pendant un moment, mais le positionnement des forces de l’ordre a évolué et nous avons une ligne CRS/Bac qui va, là aussi, pousser tout le long du pont. Les boucliers des CRS servent à donner le rythme de l’avancée et de notre côté nous entonnons des « ahou » de résistance en frappant dans nos mains. Le tout est assez surréaliste… ou grand-guignolesque, c’est selon l’appréciation de chacun.

15 minutes plus tard, on est sur le quai au niveau de la place Raspail car des fourgons barraient l’accès à la Guillotière, mais avec la moitié moins de la petite manif d’origine. Sans aucun jet de projectiles qui aurait précipité le gazage rituel en ce lieu, stagnation de 20 minutes.

Sommation et avancée de la police dont le dispositif à largement eu le temps d’être bien en place. Dès lors ce ne sera plus que reculade devant un rouleau compresseur de « bleus ».

À partir du square Ollier la manif se coupe en deux un peu avant 17 h avec une partie qui prend sur la gauche par les petites rues du 7e arrondissement. L’hélicoptère est de sortie histoire de bien quadriller le secteur. Quelques gaz puis passage sur la rue de l’Université à contre-sens et nouveau gazage à hauteur de la rue Sébastien-Gryphe. Repoussée par la Bac, une petite centaine de personnes est éclatée en petits groupes dans les rues perpendiculaires. Un groupe d’une vingtaine de personnes est poursuivi par les bacqueux. Une grenade détonante est envoyée et une personne est blessée au bras. La grenade a été délibérément envoyée au niveau du torse des manifestants et l’explosion provoque des acouphènes chez certains. Arrivés avenue Berthelot, ce qui n’est plus qu’un petit groupe remarque que toutes les rues sont bloquées par la police. Certains se réfugient dans les commerces environnants. À 17 h 15, seuls de petits groupes éclatés déambulent dans les rues perpendiculaires à l’avenue Berthelot en cherchant à rejoindre d’autres manifestants.

Pendant ce temps à eu lieu un face à face au pont de l’université entre les manifestants qui scandent « Laissez-nous passer » et les cordons de police. De guerre lasse les manifestants continuent en direction de Berthelot. Tout ce monde va être repoussé jusqu’à Gerland. Nous décrochons avant.

4 interpellations selon la presse. Rien dans les médias à propos des blessés et le tabassage d’une jeune femme ou le malaise d’une autre à Gerland.

 



CR AG Bourse, Lyon du 15/04

120 présents.
L’AG (en autogestion disent les administrateurs de GJ-Lyon-centre) commence par quelques infos :

Référence à un blessé devant le magasin le Printemps le 6 avril, victime d’un coup de matraque à la tête au moment d’une charge après un déglingage des barrières de travaux rue de la République et admis aux urgences. Appel à témoins et photos pour dépôt de plainte.

Intervention pour une action « blouses blanches ». Une commission regroupant des hospitaliers et GJ est mise en route, mais difficile de savoir à quelle mobilisation réelle cela correspond.
Une hospitalière GJ signale que 25 services d’urgence sont en grève à Paris (mais donc pas à Lyon). Par ailleurs il faut souligner les pressions exercées par la police sur les urgentistes pour qu’ils révèlent les noms des blessés.

Un Gilet jaune qui a dans les semaines précédentes a proposé des actions en direction des hôpitaux et EPHAD de la colline de Fourvière, intervient pour dire deux choses importantes, la première selon laquelle les GJ ne doivent pas se transformer en supplétifs des syndicats (on a vu ce qu’il en était déjà pour l’action mitigée à Carrefour Confluence, puis celle à l’hôpital E. Herriot) ; la seconde qu’il ne faut pas oublier certaines catégories de personnel plus défavorisées comme les aides-soignants et aussi, ce qui est complètement négligé par les syndicats, à savoir les patients.

Diverses actions de soutien aux éboueurs de Pizzorno sont mentionnées dont certaines déjà effectives comme le blocage des camions-bennes.

L’habituelle étudiante de service vient nous dire, comme toute les semaines, que les étudiants sont en lutte (ça ne se voit pas beaucoup) et une organisatrice des Youth for climate vient se vanter du succès de la « manifestation anticapitaliste » (sic) de vendredi dernier qui a vu le chiffre des participants passer de 15000 à 1500 !
Alors que beaucoup dans la salle demandent un bilan de la manifestation de samedi dans la mesure où il semble nécessaire de tirer les leçons de la première manifestation organisée et déclarée par GJ-Lyon centre, cela est repoussé par une majorité à après la discussion sur l’appel de St-Nazaire.

Il s’agirait de voter un certain nombre d’amendements au texte initial au sein de chaque AG locale puis de faire remonter cela à St-Nazaire.

Un intervenant fait part de son doute de l’intérêt de la chose puisque de toute façon ce texte a déjà été rendu public comme « Appel de l’assemblée des assemblées » de St-Nazaire. Plusieurs personnes interviennent alors à la tribune pour donner leur avis. Un participant au journal de bord signale que ces amendements ne sont pas du même niveau d’importance, qu’on mélange tout comme si toute proposition était équivalente à une autre en fonction du goût de chacun (l’anticapitalisme comme l’écriture inclusive). Il lui est répondu qu’effectivement tout est équivalent car qui pourrait juger de ce qui est prioritaire. On croit être encore à Nuit debout et pas dans un mouvement social dans lequel ce n’est jamais la forme détachée du contenu qui est important. Quand on pense qu’à part l’intervention pour réintégrer le RIC, presque personne ne s’étonne que le « Macron-démission » disparaisse pratiquement de l’écran de l’AG et qu’il faut que quelques « aouh » retentissent pour avoir l’impression d’être dans une AG de lutte, il y a de quoi douter de l’avenir de l’AG

Justement, une personne fait remarquer qu’il est scandaleux que le RIC ne soit même pas mentionné dans « l’appel », alors que, quoiqu’on en pense sur le fond, il est bien un marqueur du mouvement des GJ. Une autre fait l’apologie lyrique du RIC qui manifesterait l’intelligence collective des GJ sans qu’on sache pourquoi. La déléguée de TEO à St-Nazaire fait remarquer que l’appel de St-Nazaire est trop « à gauche » et peu représentatif des GJ dans leur ensemble, une idée déjà largement discutée la semaine précédente pendant toute une partie de l’AG. Mais au lieu de prendre le temps de discuter de tout cela et de trouver un terrain d’entente ou de compromis, pour les administrateurs de Lyon-centre, le seul but c’est de faire voter, car « c’est ce qui se fait dans les autres AG ». Le formalisme passe en force quand ils se mettent à nous distribuer des cartons de couleur pour le vote. Il aurait pourtant été possible de détacher la question du RIC (fondamentale) des amendements et d’en faire un préalable pour son intégration à l’appel et en dehors de tout vote, parce que ça s’imposait comme une évidence qui n’a pas à être votée.

Discussions préalables et éclaircissements n’ayant pas eu lieu nous nous trouvons, comme souvent dans les référendums organisés par le pouvoir, dans la situation ubuesque d’avoir à voter comme sous l’effet d’injonctions contradictoires. En effet, ceux qui accordent le moins d’importance à l’appel, comme par exemple les participants au journal de bord, sont contre les amendements non pas tellement parce qu’ils les trouvent inutiles, mais parce qu’ils veulent passer à autre chose parce que « l’appel » ne leur paraît ni fondamental ni représentatif. Leur « non » aux amendements les conduit à ne pas intégrer la question du RIC dans l’appel ce qu’ils jugent pourtant souhaitable si on veut respecter l’avis de beaucoup de GJ qui ne sont guère présents dans les AG, mais qui l’étaient beaucoup plus sur les ronds-points … où les participants de l’AG étaient par contre, eux, peu présents car essentiellement urbains ; et aussi à joindre leur voix à celles des membres des organisations d’extrême-gauche qui ont fait le forcing à St-Nazaire pour faire passer leur anticapitalisme. Il faut dire qu’à l’AG de Lyon la situation est différente puisque les membres de l’UPR n’y viennent pas.

Le vote a lieu finalement et comme souvent son résultat est une caricature des défauts de la démocratie formelle avec des scores très proches qui font plus de mécontents que de contents (50 contre, 46 pour et une quinzaine d’abstentions que les administrateurs essaient en vain d’ajouter aux oui pour emporter le morceau). La caricature de démocratie continue quand une dizaine de GJ parmi les défenseurs de l’intégration du RIC dans le texte, partent ostensiblement, certains en enlevant leurs gilets. Or, même s’ils ont de très bonnes raisons de se sentir flouer sur la question du RIC, le fait de partir après le résultat du vote est significatif de l’ambiguïté même de leur démarche basée sur le vote, mais ils ne l’acceptent que s’il tourne en leur faveur.
Une fois passée cette sorte de psychodrame l’AG ne pouvait accoucher de rien d’autre. Peu de temps disponible, peu d’envie.

Le bilan de la manif du samedi est quand même abordé. Les administrateurs de GJ-Lyon centre expliquent que même entre eux ils ne sont pas d’accord pour savoir si il faut déclarer ou pas, mais que l’essentiel est de rester uni une fois la décision prise et quelle qu’elle soit. C’est vrai que c’est important. Un participant au journal de bord fait remarquer que déclarer ou ne pas déclarer n’est pas une question abstraite, mais elle est liée à un rapport de force. Le fait de ne pas déclarer est ce qui a fait la force des GJ à l’origine car cela a montré leur détermination et bouleversé le rapport à l’Etat, la position de soumission des individus atomisés ; mais ce qui a crée un rapport de force favorable au début du mouvement n’empêche pas d’évaluer le rapport de force général aujourd’hui. Or, il n’est pas en notre faveur parce que le mouvement perdure sans s’étendre, donc il faut parfois composer comme on l’a fait samedi dernier sans que cela ne devienne la norme.

Pour les administrateurs, ce qui compte dans tous les cas c’est de pacifier les manifestations, qu’elles soient déclarées ou non et ils se défendent de pactiser avec la police mais veulent éviter que les petits jeunes des quartiers foutent le bordel en balançant des pierres sur la police et même sur les manifestants puis se mettent à courir sans assumer leurs actes … à l’inverse de la violence organisée par les Black Bloc qui elle serait à la fois anticapitaliste et assumée.

Après cette prise de position quelque peu étonnante, rassurons-nous, ils ne nous ont pas proposé de former une section BB à Lyon. Peut être parce que ce qui serait plus urgent de mettre en place, ce serait non pas un service d’ordre (mot qu’ils n’ont pas prononcé), mais une force organisée de défense pas contre les jeunes « déter », mais contre les interventions de la police au sein des cortèges. La question n’a pour le moment pas été envisagée.

 



 

Compte-rendu de la manifestation du 13 avril 2019

13 h Place Louis-Pradel

Les syndicats signataires, partis et la LDH mobilisent 400 personnes (c’est dire le faible pouvoir de l’inter-orga ; c’est dire aussi le peu de sensibilisation à la question, comme si les gens pensaient que cette interdiction ne menaçait que les sauvageons Gilets jaunes) ce 1er jour de périmètre interdit sur Lyon avec un départ vers 14 h 15. Tout le monde derrière une banderole : Pour la liberté de manifester. Abrogation de la loi antimanifestants. Arrêt de la répression.

Passage du pont Morand, remontée du quai Général-Sarail, puis quai Augagneur pour repiquer par le pont de la Guillotière vers Antonin-Poncet.
Au milieu des slogans ou « ça va péter » les Gilets jaunes sont bien là, mais attendent la suite… Arrivée place Antonin-Poncet sans problème et sans défiance des GJ déjà présents.

14 h Place Antonin Poncet

Les organisations de la première manifestation remballent, quelque uns de ces manifestants restent (un peu toujours les mêmes déjà présent dans le mouvement) mais la plupart vont disparaître. Les forces GJ sont de 700-800 présents. En dehors d’un réflexe qui fait penser à certains que nous allons emprunter le pont de la Guillotière c’est bien dans l’autre sens qu’on part. Quai Gailleton et nous voyons, juste après la poste, les CRS se positionner devant nous comme tout au long du parcours…

On attend les motards, mais ça avance jusqu’au pont de l’Université où les rangs de la manif semblent avoir gonflé, quai Claude-Bernard avec un arrêt devant l’Hôpital Saint-Luc–Saint-Joseph pendant 15 minutes. Les motards stoppent là pour les personnels hospitaliers et en profitent pour sortir une banderole : Stop lynchages Police-Bac sur motards [comprendre : Stop au lynchage des motards par la police]. On est plus de 2000 et bien motivés. Redémarrage pour ensuite tourner sur l’Avenue Berthelot ou résonne révolution ! Passage par Jean-Macé direction Saxe-Gambetta. Avant Saxe une tentative d’attaque de banque est stoppée par une personne et à la place c’est un abribus qui s’écroule. Un peu plus loin une tentative plus fructueuse se fait sur une banque sous les applaudissements, mais ce sera les seuls vrais moments de ce type.

Passage de la Guillotière et son pont avec une escorte de policiers sur les côtés à partir de ce moment. Ils devaient craindre pour l’Hôtel-Dieu et ce dispositif va bien fonctionner. Arrivés à hauteur des Cordeliers gazage et grenade assourdissante, mais aussi utilisation du LBD après une tentative de dévier sur la zone interdite et un jet de projectile. Le piège simple de cette manifestation consiste à nous obliger à garder le parcours prévu et cela n’est pas dans les habitudes du GJ, cela commence à sérieusement échauffer du monde.

Contourner les Terreaux va donner lieu à des moments de tensions entre GJ et ce parce que le tracé va être modifié en direct par les forces de l’ordre qui imposent de passer par la place Tolozan puis la rue des Feuillants. Nouveau parcours qui donne, quand même, droit à un gazage et une coupure de la manif puisqu’une partie des manifestants restent sur place et ne veulent pas monter à la Croix-Rousse, mais plutôt retrouver le trajet initial rue Puits-Gaillot, place des Terreaux et avancée sur les quais de Saône depuis le pont de la Feuillée. Le plan improvisé ne fonctionne pas, regroupement sur cette place et on avance vers l’Hôtel de Ville ou les dépositaires de la manifestation vont “négocier” en direct. Mais l’initiative semble être du côté des GJ qui décident d’emprunter la rue Désirée.

Cela suit ensuite par la rue Sainte-Catherine direction le quai de la Pêcherie par la rue d’Algérie. La tension monte au niveau du café Ké pêcherie parce que la manif a regrossi et la moyenne d’âge a fortement baissée avec de plus en plus de jeunes. Les insultes pleuvent sur les cordons de policiers et après un face à face de quelques minutes, la manif repart et profite des travaux pour accroître le bruit et la fureur en tapant sur les tôles. La manif a semble-t-il passé le plus difficile, mais en remontant le quai, à l’approche de Bellecour, une attaque de GM au niveau du pont Bonaparte, pour faire une arrestation ciblée, nous fait penser que les forces de l’État ne vont pas nous laisser de répit. Contournement de Bellecour sous bonne garde et arrivée à 17 h 45 place Antonin-Poncet. Les GJ occupent la place et discutent tranquillement jusqu’à ce que des policiers se positionnent et arrêtent quelqu’un, là aussi de ciblé, comme il y a du monde qui suit la scène et les entourent, ils balancent du gaz en quantité, y compris sur les personnes assises sur la pelouse et ils vont aussi utiliser leur LBD40.

18 h 30 fin de la journée avec 3 interpellations.

Bonne détermination de la manifestation qui malgré le contexte ne s’est pas laissée abattre. Par contre ce fut une manifestation complètement perméable aux interventions de la police en tenue pour des arrestations ciblées en son sein quitte à attendre le moment le plus propice.

 



 

CR manifestation Youth for climate Lyon, le 12/04/2019

Environ 1500 personnes contre 12 à 15000 le 15 mars. Une baisse de mobilisation très forte, mais que laissait déjà prévoir l’échec de la grève hebdomadaire des vendredis dans les lycées. Le titre même du tract « Écologie ou profit : les jeunes ont choisi ! » trahit une gauchisation par le haut du mouvement, confirmée d’ailleurs par l’emploi de l’écriture inclusive (« Soyons encore plus nombreux.ses et déterminé.es le 12 avril ». La présence policière est importante (une compagnie entière de CRS), mais relativement discrète et de toute façon les militants d’Alternatiba assurent un encadrement de la manifestation. Nous sommes une cinquantaine de Gilets jaunes éparpillés dans le cortège et nous distribuons les tracts pour les deux manifs du lendemain.

Un arrêt devant le Starbuck de la rue de la République a lieu pour lui reprocher son évasion fiscale puis, pour les mêmes raisons, devant le Mc Donald de Bellecour où quelques poubelles sont amassées devant l’entrée. Mais qui sont les clients de ce type d’établissement ? La manifestation entame ensuite sa promenade sous le soleil du quai de Saône pour se disperser vers Confluence.

CR commission action du 11/04

Une quinzaine de personnes en l’attente des résultats de l’entrevue avec la Préfecture pour une autorisation de trajet de manifestation. La décision de déclarer a été prise après un vague sondage réalisé sur le groupe Facebook de Gilets jaunes-Lyon Centre, mais sans que cela passe par des discussions sur les listes mails. Donc sur simple clic oui ou non. Les responsables Lyon-centre expliquent tant bien que mal que la déclaration est exceptionnelle et que de toute façon la décision prise en AG au début du mouvement sur le fait de ne jamais déclarer les manifestations est finalement amendable au coup par coup. Mais le fait est que nous sommes mis devant le fait accompli de la déclaration de manif. Alors que certains responsables de Lyon-centre pensent que ce sont les commissions qui portent les initiatives, que d’autres pensent que c’est l’AG, en fait, en sous-main ce sont les gestionnaires du groupe qui prennent les décisions.

Un consensus se fait pourtant ce soir là dans la mesure où la manifestation de la LDH et CGT étant autorisée, le fait de pouvoir s’accoler à la suite est considéré comme une opportunité tactique pour entraîner les manifestants de la première vers la seconde manifestation surtout si elle est autorisée.

On décide alors immédiatement de faire un tract appelant en ce sens qui va être réalisé dans la nuit et au petit matin puis diffusé pendant la manif Youth for climate de l’après-midi et au métro La Soie le soir. Un tract très court allant à l’essentiel, c-à-d appelant aux deux manifs en précisant heures et lieux et qu’elles sont déclarées avec comme thème justice sociale et fiscale, fin des violences policières et démission du gouvernement. Une personne intervient pour faire rajouter « justice environnementale ». Une personne chargée de rédiger concrètement lui signale que cela ne veut strictement rien dire, mais de guerre lasse et parce que ça urge, on laisse courir de façon à ce que le tract sorte à temps. Il n’empêche, qu’à la réflexion, on est ici dans un cas assez similaire à celui qui a vu les gauchistes essayer d’imposer la formule « anticapitaliste » à St-Nazaire, en tapant des pieds et en fin de débat, mais de façon plus subtile. Il s’agit sans arrêt d’imposer des choses comme des évidences alors qu’elles ne le sont pas et de fait d’empêcher toute discussion sur ces évidences. Il en sera de même d’ailleurs bientôt sur la question de l’écriture inclusive.

Finalement le négociateur revient de la Préfecture en expliquant que le premier parcours proposé passant par le centre-ville a été refusé, mais que le second qui en épousera les bordures sera toléré plus qu’accepté. Bizarrement, il voit ça à la fois comme une victoire dans la négociation (la police a reconnu « l’effort de dialogue » des GJ pour une fois) et comme un échec politique puisqu’il anticipait positivement un refus total contre lequel on se serait porté en justice !

 



 

CR de l’AG Bourse du 8/04/2019.

La plus grande partie de l’AG va être consacrée à la rencontre de St-Nazaire et plus particulièrement aux conditions d’élaboration de « l’appel de St-Nazaire » qui fait suite au premier appel de Commercy. Le texte aurait fait l’objet d’un consensus sauf sur un point qui est celui de la « sortie du capitalisme ». Or un amendement en fin de journée l’a imposé de la plus mauvaise manière. Comme il ne restait qu’un quart environ des délégués et que le vote s’apparentait à un coup de force des « anticapitalistes » qui tapaient des pieds et hurlaient, les délégués de Lyon se sont abstenus. Malgré le fait que le bruit et la fureur aient produit un mouvement de foule en faveur de l’amendement anticapitaliste alors que les voix du vote se reportaient sur ce point auparavant également entre oui, non et abstention, le texte de l’appel est resté en l’état..

Suit une discussion sur ce point, certains envisageant de discuter la question au fond et d’autres de la rapporter directement au texte de l’appel puisque c’est ça l’urgence vu que le texte va être rendu public. Contre tout radicalisme des formules choc cherchant à affirmer des postulats idéologiques classant le mouvement à l’extrême gauche, une majorité semble se satisfaire de la formule de « sortie du capitalisme », à la fois modérée (peu clivant) et déterminée et permettant de ne pas imposer une orientation unilatérale alors que le texte manifeste par ailleurs sa volonté de rechercher l’unité d’action sans exclusive. Une troisième position apparaît dans la salle qui est qu’on aurait pu se contenter d’une énumération plus concrète : contre les 1%, les lobbies et la finance, mais trouve peu d’écho. Elle a de toute façon l’inconvénient d’être reprise aussi bien par l’extrême droite que par l’extrême gauche. Et aussi d’avoir son parfum complotiste sous-jacent.

Remarques générales par rapport à l’appel de Commercy :

    Le mouvement ne se définit plus par ce qu’il n’est pas pour répondre aux attaques du gouvernement (maturité et autonomie plus grande ?)
    Le terme d’assemblée citoyenne remplace assemblée populaire (confusionnisme accru).
    Absence de toute référence au RIC (oubli ou décision volontaire ?)
    Le recours à l’écriture inclusive semble avoir été envisagé, ce qui devrait faire l’objet d’un amendement à voter. Une incohérence de plus dans un mouvement qui se veut le peuple mais n’en a pas le langage et qui ne comprend pas que la langue commune est au moins le minimum à préserver pour l’unité. Comme l’anticapitalisme affirmé bêtement par les anti-capitalistes tapeurs de pieds, mais de façon plus insidieuse, même s’il s’agit souvent des mêmes plus les « branchés » de Nuit debout, le travail de sape de l’extrême gauche pour la mainmise sur un mouvement qu’il ne comprend pas, continue, facilité par le peu de représentativité de l’assemblée.

Un rapide retour sur la manif du samedi précédent est fait, mais sans aborder la question du pourquoi avoir abandonné la presqu’île alors que la manif avec arrivée des motards avait été un succès jusqu’au Monoprix.

Un motard vient expliquer qu’ils n’ont pas, contrairement à ce que dit la presse, enfoncé un cordon de policiers ce qui aurait entraîné gazage et matraquage, insultes des bacqueux et un blessé gardé à vue chez des motards qui se déclarent prêts à revenir nombreux samedi prochain. La police reprocherait aux motards de « rebooster » les gilets jaunes après leur dispersion par les forces de police. C’est effectivement un fait !
Des actions sont ensuite proposées, comme celle de soutenir les éboueurs de Pizzorno sur leurs piquets de 5h du matin à Vénissieux. Un problème d’acheminement se pose à cette heure là.

Des « youth for the climat » viennent faire amende honorable en disant qu’ils regrettent d’avoir méprisé jusque-là les GJ et disent maintenant les rejoindre.

On les attend samedi et on verra si dans leur manif de la veille ils feront du battage pour le lendemain.

Un GJ et une hospitalière viennent reproposer un samedi entier de manif consacré à faire le tour des hôpitaux lyonnais, une variante de ce que la commission poésie avait proposé il y a environ deux mois, mais dans les deux cas on ne voit pas bien ce qui relèverait des GJ si les hospitaliers eux-mêmes ne sont pas plus mobilisés. L’action de vendredi dernier devant Edouard Herriot ayant été particulièrement peu probante.

Deux étudiantes viennent ensuite nous dire que les étudiants sont en lutte et nous attendent pour une convergence des luttes. Mais là encore le fait de dire qu’on est en lutte ne fait pas la lutte (que contestent-t-ils d’ailleurs, le plan Blanquer ? Bof, même pas l’institution ni leurs profs !) et on attend toujours les étudiants le samedi pour les manifs où force est de dire que la moyenne d’âge des manifestants est assez élevée. Il ressort de tout ça une sorte de sentiment étrange comme quoi le Gilet jaune serait une sorte masse de manœuvre disponible pour des « luttes » en cours.

Certains proposent une occupation de rond-point en ville, mais on s’aperçoit vite que ce n’est pas un rond-point de lutte dont il s’agit et d’ailleurs on passe de l’idée de rond-point à celle des escaliers près de la piscine zone de bronzage, de beuverie et de tout ce qu’on voudra de la part d’une jeunesse désœuvrée et que des GJ voudraient transformer en lieu convivial ! Une zone que la police avait d’ailleurs pris malin plaisir à gazer il y a deux semaines en fin de manifestation.

 



 

CR de la manifestation du 6 avril 2019 à Lyon.
14 h Bellecour

La place est bien bouclée et aucun Gilet jaune à l’horizon ou presque.

14 h Place de la République

Monde modéré, nous devons être 400 sur ce lieu de rassemblement avec autour des policiers en faction à trois ou quatre dont on se demande ce qu’ils veulent. À noter que la rue de la République est en travaux et ce n’est pas pour nous avantager. On stagne en se demandant si cela vaut la peine de démarrer jusqu’au moment où on est encouragé au mégaphone à partir direction les Terreaux par la rue E. Herriot. Au niveau des Terreaux, comme la place de la Comédie, mais aussi le bas des Pentes, sont sous bonne garde, c’est vers les quais de Saône qu’on avance. À la sortie de la rue Constantine le cortège tente de passer par le pont La Feuillée, pourtant bloqué par les forces de l’ordre et va rester à ce croisement montrant une forme de détermination. Seulement deux sommations de la police et le cortège repart en direction du sud de Lyon. L’opportunisme de cette manif lui fait rapidement couper vers la rue de la République par la rue de la Platière avec des bars aux terrasses pleines. Remontée, rue de la Ré, vers la place de la Comédie sous bonne garde et c’est la petite rue Joseph-Serlin qui est laissée ouverte par les FO. L’idée d’aller dans le 6e est lancée par un membre du groupe GJ-Lyon-Centre, idée récurrente souvent énoncée à l’AG du lundi, sous prétexte qu’il faudrait aller y embêter la bourgeoisie ; une vision très années cinquante qui semble réimporter auprès de personnes peu au fait des changements socio-économiques de Lyon. Mais bonne idée ou pas, cela ne sera pas possible. Le pont Morand est bloqué et comme d’habitude sur les quais : gazage.

Cela repart et c’est la rue de l’Arbre-sec qui donnera l’occasion à tout ce monde de revenir rue de la République (ça c’est de l’obstination !) à hauteur des Cordeliers. Malgré les travaux, remontée de la rue de la République où les grilles du chantier en cours tombent. À l’avant de la manif, jet de cacatov et autres joyeusetés vers la place de la République avec une BAC en embuscade du côté du passage de l’Argue. Gros gazage de la place de la Ré jusqu’aux Cordeliers avec pas mal de mouvements des forces de l’ordre qui éclatent la manif dans diverses rues adjacentes. Rue Herriot flottement jusqu’à ce que l’on entende des motards qui arrivent de Bellecour. C’est la tempête des moteurs, tout le monde applaudit, l’ambiance est à la fête, mais une fête combative et un cortège se reforme motards à l’avant, ça avance jusqu’aux Cordeliers. Là grand rassemblement, la manif occupe tout le passage, on est bien 1200 à tout bloquer, pendant une vingtaine de minutes, le cœur de la ville sans plus aucune présence policière visible immédiatement !Puis, nouveau départ avec les motards qui passent le pont Lafayette ; cruelle erreur que de les suivre, car une fois sortis de la Presqu’île, la police peut reprendre l’initiative. Le cours Lafayette est bloqué et elle nous laisse le quai Augagneur… Sommations et gazages en nous poussant vers la Guillotière. Les motards sont à la traîne ou juste ont décidé de ralentir les forces de l’ordre. Les rues perpendiculaires qu’on nous ferme sont parfois attaquées avec l’appui de tout ce qui se trouve sur notre passage, dont des containers à verre, et ce jusqu’à la Guillotière.
Gazage à la Fosse-aux-Ours. Les motards veulent partir par la place du Pont, mais sans pouvoir passer un des leurs est tabassé par la BAC puis envoyé en GAV. D’autres motards ont aussi été matraqués au passage et des menaces physiques et des injures inadmissibles ont été proférées par les bacqueux au cas où les motards manifesteraient à nouveau. Il leur est précisément reproché de servir directement au regroupement des manifestants une fois que les forces de l’ordre les ont dispersés.

Le reste de la manif va être repoussé par un véritable rouleau compresseur de FO jusqu’à Berthelot et gazage à Jean-Macé pour rabattre tout le monde sur l’avenue Jean-Jaurès et Gerland. Nous avons décroché à ce niveau.

Pendant ce temps, une petite trentaine de GJ qui n’ont pas voulu traverser le pont… et qui n’ont pas non plus voulu décrocher complètement, se retrouvent en point de fixation pour discuter place de la République. Mais très rapidement ils sont avalés par les passants qui se massent pour regarder un spectacle de rue bien plus intéressant apparemment.

19 h

Le point de rendez-vous aux Terreaux “bénéficie” d’un contrôle de police et c’est des Cordeliers qu’une manifestation de nuit va partir avec bien peu de GJ portés, mais bien décidés à défiler. À Opéra les gens ne savent pas trop quoi faire, mais un petit groupe a dégagé des barrières qui empêchaient l’accès à la cour de l’Hôtel de Ville, puis on a vu un joli gilet jaune suspendu en étendard en haut du portail de la cour de la mairie. Vers 20 h 30, ils sont une petite centaine à passer rue Chavanne en provenance de la rue Mercière.

3 interpellés : un motard et deux mineurs selon la presse.

 



 

Depuis le 3 avril le site Printemps-jaune.fr est en ligne après avoir été annoncé durant l’AG Lyon centre plusieurs fois. Il regroupe des contributions de qqes-uns des groupes GJ sur Lyon et des environs et espérons, à terme, des contributions plus large.

 



 

CR de l’action à Carrefour Confluence, le 2 avril 2019 à Lyon

A la demande d’une déléguée CGT, par ailleurs GJ et qui est venue présenter l’action à l’AG du 1er avril après avoir participé elle-même à l’action de la semaine dernière contre Cogepart, nous nous retrouvons à une douzaine de GJ ce matin à 9H devant l’entrée du magasin. Une quinzaine de salariés cégétistes distribuent des tracts contre les suppressions d’emplois prévues par les rationalisations de la Direction (mise en place de caisses automatiques, suppression de certains rayons comme l’électro-ménagé depuis les accords avec Darty, pressions sur les salariés pour qu’ils conseillent aux clients de payer par les cartes sans contact de façon à accélérer les flux, etc).

Nous entrons ensuite à l’intérieur du magasin où les militants s’adressent aux collègues au travail mais l’ambiance est bizarre car les cégétistes sont en fait des salariés de tous les Carrefour de la région et ne connaissent pas forcément les salariés de chaque centre et de plus ils les appellent à rejoindre leur lutte alors qu’eux-mêmes ne sont pas en grève mais en heures de délégation ou en journée de repos ou de récupération. Le fait qu’il y ait aussi peu de clients à ce moment de la journée rajoute au malaise. Des discussions s’engagent aux caisses automatiques pour sensibiliser les clients sur le « travail » que leur impose de fait Carrefour en tant que client.

Finalement la CGT décide d’aller jusqu’au bureau de la Direction et nous demande de venir. Nous suivons bien que certains d’entre nous se posent des questions (nous sommes en intrusion dans des locaux privés !) sur le bien fondé de la chose. Nous faisons pression devant le bureau au son de l’Internationale. On se demande quel rôle jouent des membres de la CGT qui appellent à la révolution devant le bureau alors qu’ils ne sont pas capables de déclencher une grève. Et fin du fin, une déléguée CGT indique que si la Direction n’ouvre pas les négociations, une nouvelle vague de GJ va déferler sur le magasin. Bien sûr il y a de la provocation là-dedans, mais on se sent de plus en plus instrumentalisés, à part la militante NPA et GJ par ailleurs qui a l’air contente d’elle et de la situation.

De fait, une délégation de représentants de tous les magasins est reçue et nous quittons les bureaux de la Direction.
Aucun agent de sécurité, aucune force de police à l’intérieur du magasin ne s’est manifestée, mais que ce serait-il passé dans le cas contraire ?

Ce sera un point à aborder à la prochaine AG. Soutenir des grévistes en lutte oui, cautionner de fait des stratégies syndicales, non.



 

CR de l’AG GJ Bourse, le 1er avril

120 personnes environ.

Les petits chefs donnent de la voix dès le début afin de contrôler une AG qui leur échappe depuis au moins deux séances. D’ailleurs la première prise de parole, censée faire un retour de l’inter-commission, commence par énoncer ce que peut être une « bienveillance » autoritaire en amalgamant la contestation de certaines positions émises à la tribune à des agressions (sexistes en plus !?) sans que la présence des « agressées » puisse permettre de mettre au clair la situation reprochée. Dans la même veine, l’AG ou certaines personnes de l’AG, sont accusées d’empêcher le fonctionnement d’une commission « organisation » qui ne fonctionne plus qu’à deux personnes (va savoir pourquoi hein !) et qui ne s’est pas réunie.

Il s’ensuit un bilan des actions de la semaine avec le succès du soutien à Cogepart et le blocage du rond-point de Chaponnay, fruit de l’inter-coordination des GJ (soit plusieurs groupes GJ de la région), appuyés par des GJ Lyon-Centre. L’action a empêché la livraison de nombreux Mac Do de la région le lendemain. Cette lutte commune aux deux groupes relancera peut-être une coordination plus étroite entre ceux des ronds-points et ceux de l’AG.

La continuation de l’occupation du rond-point de La Feyssine le lundi, le mercredi et vendredi soir.

Un auto-satisfecit de la tribune à propos de la manif de ce dernier samedi, alors même qu’elle a mécontenté pas mal de monde. La faible réponse policière (sauf en fin de journée) semble plus tenir à l’actualité de « Quai du polar » qu’à un changement de tactique de la police. Des accrochages ont lieu sur la question de la violence ou non-violence, sur révolution ou évolution, mais de façon très abstraite (par exemple notre attitude devant la police a l’Opéra n’est pas questionnée).

Parmi les actions proposées, il y a eu une intervention d’une GJ qui est présente sur le rond-point de La Feyssine et qui proposait que tout le monde vienne pour un barbecue le vendredi. Par ailleurs elle a proposé qu’une des manifs parte/passe par Villeurbanne.
Des actions sur les hôpitaux en soutien devant l’Agence Régionale de Santé, 241 rue Garibaldi ce jeudi à 11 h et surtout devant l’hôpital E. Herriot ce vendredi à 14 h 30.

Une déléguée CGT de Carrefour vient présenter l’action du lendemain à Confluence (cf. CR).
Un nouveau débat général est annoncé pour le lendemain (!) dans le cadre des dialogues populaires ou « vrai débat ».

Des représentants de l’inter-coordo annoncent une action nationale prochaine (avec Rodrigues) pour envahir Monaco ! Et par ailleurs ils annoncent leur participation à Saint-Nazaire en tant qu’assemblée de Givors.

Une information est donnée sur le sort de Mike, membre de la commission action, au trou depuis une semaine à Corbas avec une autre personne, suite à un projet d’action en janvier et des investigations policières avec utilisation du flicage génétique.

La suite de l’AG se concentre sur la participation à l’assemblée des assemblées de Saint-Nazaire.

Les quatre personnes volontaires se présentent à nouveau sur la demande de certains membres de l’AG comme si la question principale était celle de la confiance ou de la défiance alors que le contenu de ce qui sera remonté de l’AG à l’AG des Assemblées Générales, n’est même pas déterminé par des synthèses de commissions et éventuellement un vote. Alors que la logique voudrait de n’y envoyer que des observateurs, un compromis est passé pour envoyer deux mandatés et deux observateurs, puisque cela a été voté il y a trois semaines, mais finalement ils n’y porteront que l’état de la situation à Lyon et donc des manques comme des quelques réussites. Certains essaient quand même de faire voter des sortes de motions dont celle d’un avocat de l’Ouest de la France (François Boulo), qui commence par définir ce que le mouvement n’est pas (raciste, sexiste, homophobe) soit la ritournelle habituelle du politiquement correct, reprise par Macron pour accuser le mouvement et inversée dans la plus grande contre-dépendance. De la même façon, certains ont essayé de faire positionner l’AG par rapport à une conférence de Juan Branco à la Bourse du Travail de Lyon. Proposition reçue sans enthousiasme et critiquée par ailleurs pour son côté spectaculaire et peu populaire.
Une partie de l’AG a été consacrée à un débat (sur la proposition d’une dame) sur ce que l’on pourrait dire/apporter à cette coordination, sans forcément y aller avec des positions communes (ce qui semble difficile, vu le contexte).

En vrac :

    – les points priorisés suite aux réponses au questionnaire dépouillé ?? ;
    – l’expérience lyonnaise, les actions menées, la pratique de l’AG ;
    – une proposition d’AG locale extraordinaire dont on ne saisit pas ce qui pourrait la rendre exceptionnelle.

Enfin, pour un meilleur fonctionnement de l’AG, un ordre du jour flexible est prévu et pour les discussions, le choix d’un sujet par AG.
Finalement, sans commission d’organisation, l’AG s’est plutôt bien passée et les « trublions » de la semaine passée ont été remplacés par d’autres plus ou moins pertinents sur d’autres sujets (une intervention pour insister sur l’importance d’une coordination nationale dont Saint-Nazaire pourrait être le point de départ, mais n’est-ce pas s’illusionner sur la responsabilité de ces AG marquées à gauche pour ne pas dire LFI/NPA ?).