Compte rendu de la manifestation du 16 janvier 2020, Lyon

11h30 Manufacture des tabacs

Environ 8000 personnes soit la moitié du jeudi précédent. Cortège de tête en baisse dans les mêmes proportions avec environ 2000 personnes composée des Gilets jaunes en assez grand nombre puis les « indépendants » ou manifestants « en liberté » autour des Gilets jaunes. Le bloc en noir ne se mettra en place que progressivement.

Un assez gros groupe plus ou moins étudiant suit derrière une banderole contre la réforme, mais il hésite à rester coller en arrière à la manif CGT ou à se coller avec l’avant ce qui fait que l’avant de la manif n’arrêtera pas de freiner car elle avance à une vitesse Gilets jaunes.

Le camion CGT a appelé en début de manif le ban et l’arrière ban des syndicats pour arriver à trouver deux personnes par syndicat pour faire le SO de la manif syndicale. La CGT est toujours dans l’ouverture et une forme de déconfiture si l’on peut dire puisqu’elle en appelle non seulement à la CNT, ayant fait ce qu’il faut pour « en être », mais aussi la CNT-SO dont à peine dix manifestants doivent savoir qui ils sont !

La manifestation part avec une heure de retard, normal, tactique CGT pour récupérer les intermittents de la manifestation qui sortent du boulot entre 12 et 14H ce qui permet de gonfler les chiffres.

Pas un uniforme aux environs. La police ouvre peut être le bal, mais de très loin et personne sur les trottoirs ni dans les rues perpendiculaires adjacentes.

Tension zéro dans la manifestation. Saxe-Gambetta se passe sans incident, Place du pont de même ainsi que Fosse aux ours les lieux d’accrochage habituels.

Mais une fois passée le pont de la Guille, l’honneur de la police va être sauf. La présence policière est plus rapprochée et défend le côté de l’ancien Hôtel-Dieu.

Quelques jets de peinture sur la façade de la part de BB qui se protège au-delà du passage de la masse des manifestants de la CGT qui arrivent et les CRS se déchaînes en grenades jetées au ras du sol et en grand nombre. Suffocation générale et charge des bacqueux qui ont surgi de derrière l’Hôtel et ont rejoints la rue de la Barre. Ils attaquent les banderoles en priorité à coups de matraque. Des jeunes résistent. Peu de blessés, mais beaucoup de personnes incommodées. La police barre le passage en direction de Bellecour. Ils sont une trentaine et tout à coup la masse de la manif menée par les gazés de la phase précédente déboule sur eux. Ils n’en mènent pas large et reculent sous les cris de « manifestation solidaire, on avance » ; « tout le monde déteste la police » et « barrez-vous » ! Ils reculent en plus ou moins bon ordre et comme il ne peuvent tenir toute la largeur de la rue ils se regroupent sur la droite et se réfugient dans une rue adjacente.

Bellecour, dispersion sans incident.

La foule a démontré que, dans les conditions d’un Etat de droit, les violences policières existent surtout parce que justement la masse des manifestants laisse isolée une partie d’entre eux qui deviennent alors des cibles.

Quelques Gilets jaunes vont se retrouver devant le Printemps pour scander : « 10-20-30 % Macron solde les retraites », tandis que d’autres sont partis dans le quartier de la Part-Dieu.

La persistance est un crime !

« La persistance est un crime ! » / voilà ce qu’Ils* hurlent dans un sinistre unisson les « mass-médiocrates ».

Amis, amies, l’on vous prie…, bouchez vos nez, prenez des sacs pour recueillir les vomissements comme dans les avions… Faites vous aussi le sale boulot, allez zapper sur les chaînes TV, LCI chaîne 26, BFM TV chaîne 15… Il y a des « Opinion-Makers », des « journalistes », des « commentateurs », qui sont des archi-, des « ultra-sbires », des véritables sanguinaires, des véritables violeurs, des véritables « assatanati, assoiffés de sang »… Aujourd’hui, quand – ils devraient en être contents, non ? – il n’a pas eu lieu aucun épisode de ces gestes ou actions qu’ils appellent « casse » et « pillage », « dégradation » – qu’il n’y pas eu d’apparition de gens comme nous (« C’est la canaille / et bien j’y suis ! », chantait Francesca Solleville…, et j’ai envie de le crier, de lui lancer dans la figure) – … nous, racaille, canaille, casseurs, pilleurs, « black-block »… ; aujourd’hui que, simplement, il y a des Gilets Jaunes qui persistent, à 2000 à Paris et 38 000 dans toute la France, TOUS CES MASQUES SINISTRES SONT HORS D’EUX.

Sur le plateau, par exemple, de C-NEWS, il y a simplement un des Gilets qui bravement persiste à guerroyer, à se défendre, soi-même et ses camarades. En un chœur horrible, sinistre, on lui conteste l’idée même de vouloir persister. On prétend lui extorquer des « Aveux », lui dicter ses sentiments… On reproche à lui et aux siens/siennes de ne pas avoir « de la bienveillance » – de la bienveillance !!! – envers le Président, de ne pas l’aimer, de « garder une défiance » [racine de la haine, du ressentiment, et de tout autre]  (excusez-moi… pendent que j’essaye de “gribouiller” j’entends que aujourd’hui, faute de « violences physiques », il y a des « violences morales »…, « un discours de haine, d’extrême violence d’abord contre le Président de la République »… Excusez-moi, je ne trouve pas les mots…).

Ils, elles, les « mass médio-crates », se posent comme le ventriloque par rapport à la poupée sur son épaule, lui prêtant la panoplie de leurs voix horribles, psychopathes, démentielles…

Ils sont manifestement déçu[e]s, il culpabilisent les manifestants pour le fait d’être-là, ils traduisent un manque toxicomane de voir couler le sang, ils cherchent à la loupe le personnage dégouttant, la phrase raciste, suprémaciste, antisémite, anti-islamique, anti-“nègre”, anti-pauvres, anti-prolétaires, manouvrières (… Maintenant ils/elles sont en train de criminaliserBenjamin Coriat, invité à s’exprimer, si l’on peut dire, à une émission de télévision [NDLR]). Ils prétendent imposer une idolâtrie, un amour fétichiste envers LA POLICE…

Ils se plaignent du fait qu’il y ait seulement 1800 policiers, accusent  les manifestants de « cyberguerre », d’« hystérie sur les social-networks »… Il y a quelqu’un qui dit qu’est « hallucinant » que ces hommes et femmes soient encore là… coupables du crime de « saboter l’économie française », et de contraindre les privilégiés de « financer par la fiscalité générale, par des impôts progressifs, la solidarité générale »… Il y a des ‘“zombis” qui tirent les oreilles à… MACRON, qu’aurait exagéré en palinodies !!!! Il y a beaucoup de plus “macronistes” que Macron !!!

Le pauvre, brave Gilet-Jaune sur le plateau se défend bec et ongle, comme il peut… Certes, quand il dit « Citoyens, c’est-à-dire tout-le-monde », il énonce une contradictio in adjecto, une contradiction dans les termes… Un certain Éric Drouet accusé de « participation à intention de commettre… », comme Julien Coupat et d’autres la semaine dernière…

Je pense que cela constituera une formidable expérience, qui produira une radicalisation et une ouverture des yeux que… peu importe que je la souhaite…, je pense que pour Eux, les « Pouvoirs constitués », ses Masques & Visages, cela pourrait glisser vers un véritable tsu-na-mi. Peut-être, Vous, « Messieurs les Grands » (comme le dit un couplet de Craônne) vous parviendrez jusqu’à L’AUTOPHAGIE ! !!!!!!!

Post-scriptum/ Ces véritables criminels qui appliquent la doctrine d’origine nazie du « type d’auteur », une sorte de « délit de sale gueule », aux manifestants : si l’on ferait le même sale jeu, combien de racistes, miso-gynes, miso-juifs, miso-islamiques, miso-pauvres… ; combien de “quenellistes” l’on pourrait dénicher, pour après étendre ce jugement essentialiste à tout policier ?

*NOTE/ nous nous autorisons ici à utiliser — une fois n’est pas coutume — un terme faisant partie de la « Morale », donc forcément placé dans une ‘tyrannie des Valeurs’, avec ce que celle ci entraîne de dispositifs culpabilisants en l’occurrence de surcroît « essentialisés »… Seul, cette idée de « crime et châtiment », de ‘vengeance’ rationalisée comme « Punition » et ultérieurement comme « Justice », comme toujours, comme l’écrit Marx, le fait du « mort voulant enterrer le vivant » , est évoquée, le terme et le concept mobilisés, dans l’usage le plus circonstancié et restreint :c’est-à dire, au sens du dispositif dit par Dante Alighieri de la « legge del contrappasso » (…) — une sorte de rétorsion contre les ‘personnages-interprètes’, Masques &t Visages [« personne » donc, d’abord, comme « masque », rôle, fonction, ‘partie en comédie’, de l’étrusque « Phersu », qui sont responsables de « félonie », forfaiture trahissant les règles de leur propre jeu… Une fois n’est pas coutume donc, je me réfère ici à une forme de « peine », de « rétorsion » pénale, mais assez sui generis

Bon, salut, Orest&C…