Grève et « besoin de grève »

Nous rappelons qu’Interventions (anciens numéros) s’inscrit dans le cadre théorique de la revue Temps critiques, et elle consiste en des textes plus courts et d’une utilisation plus immédiate en s’efforçant toutefois de ne pas céder aux facilités de l’événementiel. Nous sommes bien conscients de la contradiction dans laquelle nous sommes en maintenant la nécessité d’une intervention dans un moment historique qui ne semble guère s’y prêter. Mais nous l’assumons à partie du moment où elle ne se confond ni avec l’activisme ni avec l’avant-gardisme.


 

INTERVENTIONS N° 13

 

Le mouvement du Tous ensemble de 1995 a été la dernière représentation d’une lutte collective au-delà de la stricte perspective classiste, mais sans qu’affleure une tension vers la communauté humaine puisque le mouvement est resté centré sur la défense de la condition salariale à travers le refus de la réforme de la Sécurité sociale, pilier du mode de régulation fordiste des conflits de classes. Si référence communautaire il y eut, ce n’était que celle de la communauté du travail encore soudée, tant bien que mal, par la conscience ouvrière d’une réciprocité dans l’échange charges/cotisations sociales et sa sécurisation dans le cadre d’une gestion par des organismes paritaires incluant les syndicats de salariés.

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Critique d’un particularisme communisateur

La critique de toutes les sortes et de toutes les modalités des particularismes a été développée par la revue Temps critiques depuis la fin des années 1990. Le numéro 11 (hiver 1999) met en question « L’aliénation et le cours présent des particularismes ». Ont suivi deux livres de Jacques Wajnsztejn « Capitalisme et nouvelles morales de l’intérêt et du goût » en 2002 puis « Rapports à la nature, sexe, genre et capitalisme » en 2014.
À l’automne 2017, dans un texte placé sur ce blog et intitulé « Quand les communisateurs colmatent leur barque avec du racialisme« , Jacques Guigou critique l’errance de Théorie communiste dans les impasses du genrisme. Ici, il montre comment un communisateur qui signe GD se satisfait de la combinatoire sexuelle actuelle sans dire un mot sur son opérationalité dans la dynamique actuelle du capital. Lire la suite →

Quand des communisateurs colmatent leur barque avec du racialisme

Aujourd’hui, pour nombre de communisateurs, les points de vue partiels ou particularistes de genre et de race viennent relayer et se substituer au point de vue ouvrier partiel qui le précédait jusqu’au début des années 70 dans le cadre de la théorie du prolétariat ; théorie de classe, « point de vue ouvrier » pour les opéraïstes. Là où il y avait hiatus entre prolétariat et communisme les « communisateurs » ont mis en place un concept qui, pour eux, leur permet de combler ce hiatus, mais en renvoyant tout à la structure impersonnelle du capital. Devant cette abstraction puissance élevée à la puissance dix mais laminée par le courant dominant des particularismes, la théorie communiste se mue en opportunisme par rapport aux différents points de vue partiels dont les vagues font peu à peu céder tout point de vue universaliste et « à titre humain ». Mais alors que la communisation, emplie d’althussérisme implicite — tout en étant un concept et un mouvement critiquable — restait encore dans le cadre de la critique du rapport social capitaliste, on ne voit pas ce qui pourrait relier les intersectionnalités désormais intégrées par Théorie communiste, avec la communisation, justement. Plus, il n’y a aucun rapport. Sauf à penser que les « racialisés » et les « genrisés » soient les nouveaux agents actifs de la communisation dont, pour la plupart, ils n’ont même pas l’idée parce qu’ils ne produisent aucune critique de ces mêmes rapports sociaux capitalistes ; sauf à croire que ce que TC nomme le « dépassement à produire » est déjà à l’œuvre dans les pratiques qui cherchent à rendre visibles les « discriminations » de genre, de race ou vis-à-vis des religions.

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Capitalisme du sommet et catastrophisme

Nous proposons, ci-dessous, la suite de l’échange entre Ph.Pelletier et J.Wajnsztejn commencé sur le le billet A la suite de Rapports à la nature, productivisme et critique écologique. Ils reviennent sur les tendances catastrophistes de façade en vogue et les orientations au sein du capitalisme du sommet qui les prolongent.

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A la suite de rapports à la nature, productivisme et critique écologique

L’échange suivant se situe dans la conti­nuité et l’appro­fon­dis­se­ment des textes publiés sur le blog ou sur le site autour de tech­no­lo­gie et capi­tal d’une part et des insuf­fi­san­ces de la cri­ti­que anti­ca­pi­ta­liste d’autre part. Nous proposons ci-dessous l’article Rapports à la nature, productivisme et critique écologique sous une forme enrichie répondant aux remarques de Philippe Pelletier dont le livre est l’un des points de départ de notre critique (Ph. Pelletier  : La cri­ti­que du pro­duc­ti­visme dans les années 1930. Mythe et réalités. Noir et rouge, 2016.)

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Aux origines de la revue (postface de La valeur sans le travail)

Fondée en 1990, la revue Temps critiques est à la fois le fruit de nécessités objectives : les immenses transformations du système capitaliste et la caducité de la théorie du prolétariat, impliquaient un travail en profondeur sur la nouvelle période, et un bilan par rapport aux vingt années qui ont suivi Mai 68. L’éclatement des luttes de classes et l’épuisement du mouvement révolutionnaire, les replis identitaires et les dérives politiques ont entraîné une véritable pulvérisation de la théorie et un isolement des individus restés en dehors des chapelles constituées, mais qui considéraient qu’il n’était pas temps d’aller cultiver son jardin. Nécessités objectives donc, mais aussi singularités de rencontres fortuites entre des individus provenant d’horizon différents. Il est en effet notable, et cela influera sur le caractère futur de la revue, que l’origine de Temps critiques n’est pas dans la décision d’un groupe constitué de se donner un organe théorique, ni le résultat d’une association d’individus née d’une lutte particulière et qui se seraient trouvés des bases communes pour élaborer un autre projet. Lire la suite →

La communauté humaine et la question des médiations

L’introduction d’un précédent billet « La critique limitée produite par les nouvelles formes d’anti-capitalisme » à engendré un échange que nous reproduisons ici. Bruno part de son texte « La communauté humaine :limitée une société sans argent ? » présent dans le n°18 de Temps Critiques, quand JW revient, entre autre, sur la question du programmatisme prolétarien et la question de l’échange. Suit un échange entre JG et JW sur la notion « d’aventure humaine ».

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