Temps Critiques n°18 intégralement disponible sur le site

Mise à disposition intégrale du contenu du numéro 18 de Temps Critiques sur le site.

Sommaire :

État-réseau et souveraineté

Technologisation et transformations du travail, l’exemple des bibliothèques

Projet de loi-travail et convergence des luttes : un malentendu ?

Le projet El-Khomri : un retour au XIXe siècle ?

État islamique ou communauté despotique ?

Au fil de quelques lectures : islamisme, fascisme, choc des civilisations, religions…

La communauté humaine : une société sans argent ?

Quelques remarques autour de la question d’un monde sans argent

Bonne lecture

Pourquoi l’esprit critique est-il si peu répandu à gauche et dans les milieux libertaires ?

Soumis pour avis à plusieurs camarades, un texte initial s’est ensuite transformé en un débat suite aux nombreuses réflexions et critiques reçues par mail. Chacun a relu sa contribution et celle des autres et un peu réécrit ses courriels. Nous avons donc tous un peu débordé par rapport au thème originel dont l’objectif était de mieux cerner les particularités et difficultés de la situation actuelle, notamment par rapport aux années 60, pour ce qui concerne à la fois l’esprit critique « à gauche » et dans les milieux « radicaux » et les capacités de débattre entre militants….

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Essence ou historicité politique du concept de valeur

(forme, substance, représentation, catégorie)

Cet échange fait suite à divers écrits autour de la question des rapports entre capital et valeur : 40 ans après, retour sur la revue Invariance de J.Wajnsztejn ; Lettre à quelques amis sous l’œil de la réification une lettre privée de H.Bastelica et J-L Darlet à  J.Guigou qui leur à répondu publiquement cette fois dans l’article : Le capital ne réalise pas la philosophie de Hegel, ainsi que le dernier livre de JW et JG : Dépassement et englobement. La dialectique revisitée. C’est donc dans cet échange, que de manière plus ou moins explicite, la question du rapport à Hegel et à la dialectique est sous-jacent, comme il l’était aussi dans les discussions avec BP autour de la rationalité et qui ont fait l’objet d’une parution précédente sur le blog.
Enfin, cet échange n’est pas indépendant, ou du moins il croise l’échange avec David, paru il y a peu sous le titre La valeur à toutes les sauces et le capital fictif pour la bonne bouche. Lire la suite →

La valeur à toutes les sauces et le capital fictif pour la bonne bouche

La valeur, les théories de la valeur, « l’école critique de la valeur », la « création de valeur », les « valeurs », le plus grand flou artistique règne au dessus d’un concept qui s’est transformé en une simple idée ou même tend à n’être plus qu’un mot. Le résultat en est que les discussions autour de la valeur sont biaisées par le fait qu’il est devenu un mot valise qui emporte toute sorte de contenu en voyage. Il est donc nécessaire de revenir ou de remonter au concept comme nous avons essayé de le faire dans L’évanescence de la valeur, mais sans invoquer la moindre antériorité dans ce travail puisqu’il est le fruit de toute une décantation théorique et historique qui a commencé bien en dehors de nous et dès le début des années soixante. C’est pour cette raison que j’ai adressé cette lettre aux organisateurs d’un débat autour de la théorie de la valeur à partir de la lecture de textes de la revue allemande Krisis et de Moïshe Postone qui en a inspiré nombre de positions1.

Ce courrier a entraîné des échanges avec un des participants au débat (non organisateur), que nous faisons suivre. Lire la suite →

  1. Ces positions sont rassemblées sur le site palim-psao.fr. []

Avis de parution : n°18 de la revue et livre

Nous avons le plaisir de vous annoncer la parution du numéro 18 de la revue Temps Critiques (sommaire et 4ème de couverture plus bas) et d’un livre : Dépassement ou englobement des contradictions ? La dialectique revisitée. Ce dernier est l’oeuvre J.Guigou et J.Wajnsztejn avec pour quatrième de couverture :

« Ce fut un merveilleux lever de soleil » avait dit Hegel de la Révolution française. L’expression fut également utilisée pour qualifier Mai 68 et le dernier assaut prolétarien des années 1960-70 qui tendait à abolir le capitalisme. Sur ses limites s’enclenche une nouvelle dynamique qui permet d’englober la contradiction capital-travail mais fait resurgir des contradictions ancestrales précapitalistes (rapports entre les sexes, rapport à la nature) jusque là recouvertes par la contradiction dominante entre les classes. Féminisme, lutte contre la norme sexuelle, écologisme, autonomie, autant de mouvements, alors dits « de libération », qui semblent un temps pouvoir dépasser le capitalisme. Il n’en fut rien : ces mouvements, souvent devenus lobbies, contribuent plutôt à faire sauter des verrous. Et aujourd’hui que quasiment toutes les activités humaines sont capitalisées, c’est une contradiction encore plus ancienne et plus générale qui se manifeste à nouveau, celle entre individu singulier et communauté humaine, mais sous les formes particularisées des religions et des identités.

Ni traité philosophique, ni leçon politique pour l’action immédiate, ce livre cherche à tester la validité théorique de certains concepts hégéliens et marxiens au regard des bouleversements de ce que l’on peut désormais nommer « la révolution du capital » ; il cherche aussi à dégager des possibles pour un devenir autre.


Sommaire du numéro 18 de Temps Critiques :

  • État-réseau et souveraineté – Jacques Wajnsztejn
  • Technologisation et transformations du travail, l’exemple des bibliothèques – Gzavier
  • Projet de loi-travail et convergence des luttes : un malentendu ? – Temps critiques
  • Le projet El Khomri : un retour au XIXème siècle ? – Temps critiques
  • État islamique ou communauté despotique ? – J.Guigou
  • Au fil de quelques lectures : islamisme, fascisme, choc des civilisations, religions… – J.Wajnsztejn
  • La communauté humaine : une société sans argent ? – B.Signorelli
  • Quelques remarques autour de la question d’un monde sans argent – J.Wajnsztejn

cover_n18Quatrième de couverture :

Le capital, dans ses nouvelles tendances (capitalisation plutôt qu’accumulation, reproduction « rétrécie »), s’appuie sur une organisation dans laquelle les flux de production et d’information, de finance et de personnes, ne dépendent pas seulement de la logique du profit, mais aussi des jeux de puissance au sein de réseaux inter-connectés mais malgré tout hiérarchisés. Aujourd’hui, l’État a perdu l’autonomie relative qui était la sienne dans la société de classes à l’époque des États-nations. Il ne peut plus être perçu comme la superstructure politique d’une infrastructure capitaliste comme le concevait le marxisme orthodoxe. Son passage progressif à une forme réseau à travers laquelle il est présent, actif et englobant, tend à une symbiose entre État et capital. L’État n’est plus en surplomb de la société, puisqu’il a recours aux outils connexionnistes pour résorber ses propres institutions dans diverses formes d’intermédiation. Il en résulte que la forme de domination qu’il exerce n’est plus extérieure aux individus, mais basée sur l’internisation/subjectivisation des normes et des modèles dominants. Parmi ces modèles, celui de la technique joue bien sûr un rôle central dans la transformation des forces productives et des rapports sociaux Ce modèle technique induit par le développement capitaliste est aujourd’hui indissociable de choix politiques qui se présentent comme incontournables. Et il finit par s’imposer comme une seconde nature. Nous critiquons toutefois, l’hypothèse d’un « système » technique autonome ou « macro-système », même si ce dernier terme peut avoir une valeur heuristique à condition de ne pas lui accorder des qualités d’autonomie, d’automaticité selon la conception du « capital automate » ou au contraire de finalisme qu’il ne possède pas.

Il en est de même de la notion de « système » capitaliste : le capital ne tend vers l’unité qu’à travers des processus de division et de fragmentation qui restent porteurs de contradictions et réservent des possibilités de crises et de luttes futures. C’est bien pour cela qu’il y a encore « société » et que nous parlons de « société capitalisée ». Le capital n’a pas engendré une domestication totale car il se fait milieu, valeurs, culture provoquant ainsi une adhésion contradictoire d’individus qui participent ainsi à une « ambiance », celle de la société capitalisée.

L’hypothèse d’une « crise finale » du capitalisme qui posséderait une forte dynamique le poussant à « creuser sa propre tombe » a été démentie par les faits, même si sa dynamique actuelle repose sur le risque et donc suppose la possibilité et l’existence de crises. En effet, le capital n’a pas de forme consacrée, commerciale et financière à l’origine, industrielle ensuite. Si cette dernière forme a pu constituer un facteur de stabilisation pendant une période historique, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les jeux de puissance, associés à l’esprit de commerce ou d’entreprise et à la soif de profit des uns, le désir d’un travail bien fait, l’intérêt pour la recherche et la création de savoirs chez d’autres, poussent sans cesse vers l’innovation.

Nous assistons à ce mouvement au cours duquel la société capitalisée s’émancipe de ses contraintes sans que nous-mêmes ayons révolutionné ce monde. Quelle alternative alors nous permettrait de maintenir une perspective révolutionnaire ?


La revue est à 10 euros et le livre à 12 euros en commande directe.
Pour cela écrire à l’adresse suivante :
Temps Critiques 11 rue Chavanne 69001 Lyon
Libeller le chèque à l’ordre de Jacques Wajnsztejn


Le retour de la question juive ?

Suite à notre brochure Dans l’angle mort du 13 novembre (décembre 2015), nous vous faisons part de cet échange qui aborde la question du rapport à « la question juive » et à l’État d’Israël. Le rapport aux attentats du 13 novembre et à nos propres développements pourrait apparaître ténu, mais il n’en est rien. Notre analyse de la révolution du capital est en effet amené à se confronter aux courants qui continuent à faire de l’anti-impérialisme américain et du sionisme israélien, mais aussi de la critique de la finance les principaux axes de leur critique du capitalisme, au risque d’un antisémitisme d’extrême gauche plus ou moins sous-jacent. Que la « question juive » se repose aujourd’hui n’est pas indépendante de la façon dont elle a pu être traitée par Marx à son époque. Le dernier échange aborde ce point qui sera développé plus tard dans un texte ou un ouvrage spécifique sur la question plus générale de la pérennité des formes religieuses. Lire la suite →

Amok ou terrorisme ? Quelques remarques sur un article de G.Eisenberg

Quelques remarques sur un article de Götz Eisenberg : « D’Orlando à Münich, Amok ou terrorisme1 »

Cette intervention se situe dans le cadre de la critique d’une tendance actuelle, fort présente dans les milieux d’extrême gauche, à faire des actes terroristes islamiques le produit d’une maladie du capitalisme et de son irrationalité. Celle-ci produirait des cas pathologiques qu’on pourrait séparer des causes qu’ils défendent ou pour lesquelles ils meurent. Une interprétation à la fois psychologisante des actes d’individus coupée de toute référence sociale, politique ou religieuse (ils ne défendraient pas des causes misérables, mais exprimeraient des frustrations légitimes) et relativiste dans la mesure où tous ces actes sont mis sur le même plan qu’ils proviennent d’individus d’extrême droite comme Breivik auteur des massacres en Norvège ou des djihadistes, qu’ils proviennent d’individus isolés ou qu’ils soient liés à des réseaux bien organisés. Lire la suite →

  1. pour un point de vue plus général de l’auteur Cf. http://acontretemps.org/spip.php?article606 []

A propos de l’Aufhebung chez Hegel et Marx, la question du dépassement

Le texte qui suit est une réponse au texte « Le criticisme est-il curatif ou antiseptique ? » de B.Pasobrola de septembre 2015 continuant les développements de la série de texte suivant :

Partie I – Puissance du capital et captation
Partie II – Dépassement, englobement et couple imaginaire/rationnel
Partie III – Temps et durée, rationalisation et autonomie
Partie IV – Raison, totalité et universalité
Partie V – Social-historique ou imaginaire social

D’échanges centrés sur la notion de dépassement B.Pasobrola d’une part et JW/Laurent d’autre part, en arrivent à de profondes divergences. Remettant en cause le rattachement critique aux « Lumières » et à l’universalisme de Temps critiques, B.Pasobrola propose de se détacher de toute lecture rationaliste pour lui préférer celle entamée par C.Castoriadis à partir des années 1970 et centrée sur l’imaginaire social, cette dernière notion maintes fois critiquée au sein de la revue par J. Guigou…
Cette réponse a d’ailleurs fait l’objet d’autres développements en liaison avec un travail de J. Guigou sur la portée actuelle des thèses de Hegel. Le tout sera rassemblé dans un ouvrage à paraître à l’automne 2016 aux éd. L’Harmattan (titre probable : La dialectique à bras le corps).

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